Une enquête menée par l'Inspection générale des affaires culturelles (Igac) s'est récemment penchée sur le vol spectaculaire de bijoux au Louvre le 19 octobre. Selon Noël Corbin, directeur de l'Igac, les agents auraient pu intercepter les cambrioleurs « à 30 secondes près ». Des caméras extérieures avaient enregistré l'arrivée et le départ des voleurs, mais les images n'ont pas été surveillées en temps réel, laissant les agents impuissants.
Pascal Mignerey, membre de la Mission sécurité, a souligné l'importance cruciale de ces images, qui auraient pu permettre l'arrestation des malfaiteurs, mais qui ont été examinées trop tard. Cela met en lumière un problème systématique de transmission des informations de sécurité, déjà signalé par des audits antérieurs.
« Ce cambriolage ne peut pas être attribué à un simple manque de chance », a déclaré Noël Corbin. « Il résulte de décisions non prises concernant la sécurité. » Le rapport met également en évidence des défaillances dans la gestion des informations sur la sécurité durant le changement de direction du musée en 2021.
Une lettre ouverte des syndicats, relayée par Le Monde, exprime leur inquiétude quant à la sécurité des employés et des visiteurs. Les conclusions de l'enquête viennent s'ajouter à un climat déjà tendu au sein du musée, qui subit également des grèves de ses équipes pour des conditions de travail jugées insatisfaisantes.
La ministre de la Culture, Rachida Dati, a rapidement mis en œuvre des mesures d'urgence après le vol, incluant l'installation de dispositifs anti-intrusion. Néanmoins, ces ajustements n'ont pas apaisé les craintes des syndicats qui dénoncent un manque de personnel pour assurer la sécurité adéquate des lieux.
Le Sénat prévoit de continuer ses investigations la semaine prochaine, avec l'audition de l'ancien président du Louvre, Jean-Luc Martinez, ainsi que de sa successeure, Laurence des Cars, pour éclaircir la gestion de la sécurité au sein de l'établissement. Face à ces événements, le Louvre se retrouve dans une position délicate, avec un besoin pressant de réformes pour restaurer la confiance du public et assurer la protection de son patrimoine.







