Des poursuites ont été engagées à Paris à l'encontre de trois des sept hommes accusés de cyberharcèlement visant Aly Diouara, député La France Insoumise de Seine-Saint-Denis. Au cours d'une audience, le procureur a requis des peines de prison ferme allant jusqu'à huit mois pour l'un des prévenus. Ces attaques, qui ont ciblé le député avec des termes racistes tels que « nègre de maison » et « bonobo », ont profondément affecté son bien-être.
Lors de cette audience, le député a exprimé ses inquiétudes grandissantes, soulignant que la haine numérique pourrait se traduire par des menaces physiques. Il a partagé son expérience, évoquant la perte de poids et le stress lié à ces attaques, notamment des appels masqués et des courriers inquiétants qui l'ont poussé à vérifier sa sécurité nocturne. Une situation qu'il qualifie de « déferlante » de haine en ligne.
Les prévenus, bien qu'absents, ont reçu des réquisitions sévères. Frédéric B., un informaticien au chômage, a admis avoir tweeté des propos racistes en raison d'un mauvais état d'esprit, mais a minimisé l'impact de ses paroles en les qualifiant de « bêtise ». D'autres prévenus ont tenté de justifier leurs actions en parlant de critique politique, une position peu défendable selon les experts. Le sociologue et chercheur sur le racisme, Dr. Jean-Pierre Dubois, a déclaré que « ces comportements en ligne révèlent un triste visage de la société française, où le racisme se manifeste de plus en plus sur les réseaux sociaux ».
La procureure a dénoncé cette « haine en meute » qui s'est exprimée sans remords, appelant à des sanctions exemplaires pour montrer que l'anonymat en ligne ne dispense pas de responsabilité. Malgré des tentatives de défense considérées comme irréalistes par la partie civile, Aly Diouara a souligné le manque de « profonds regrets » de la part des prévenus. Son avocate, Me Victoire Stephan, a fait écho à cette préoccupation, insistant sur l'importance d'envoyer un message clair en matière de respect et de lutte contre le racisme.
Le verdict est attendu le 5 février, alors que cette affaire soulève des questions cruciales sur la sécurité des élus et le besoin d'une réponse juridique forte contre le cyberharcèlement.







