« Et tu arrives à plier la jambe ? Tout fonctionne ? » interroge Christian Chevalier à son fils Alexandre, actuellement hospitalisé. Âgé de 22 ans, il a reçu une balle dans le genou au niveau de la place Jules-Grandclément à Villeurbanne, ce samedi fatidique.
« Oui, ils m'ont fait marcher », répond Alexandre au bout du fil, un air d'optimisme dans la voix. « En béquille », précise-t-il. La réponse de son père est empreinte de soulagement : « Bien sûr, il ne faut pas que tu poses le pied ». Après une nuit d'angoisse, les nouvelles sont encourageantes.
Cela s'est passé au moment où Alexandre rentrait chez lui, le samedi 20 décembre, après une journée de travail. À environ 20 heures, il est soudainement pris dans une altercation violente à proximité. L'un des hommes impliqués a dégainé son arme et a commencé à tirer sur son adversaire. En fuyant, il a croisé le chemin d'Alexandre, qui a été touché au genou.
Christian Chevalier explique à BFMTV : « Mon fils a été frappé par une balle perdue. Une minute plus tôt ou plus tard, il aurait échappé à cette tragédie. » Ce père, originaires de Bourgoin-Jallieu, ne cache pas son désarroi face à une telle violence qui semble atteindre des sommets.
Un long chemin de récupération
Pour Alexandre, la route vers la guérison s'annonce ardue. Les médecins estiment qu'il lui faudra près d'un an pour retrouver l'usage normal de sa jambe. Ses proches espèrent qu’il pourra reprendre une vie normale d’ici là. Le choc de l'événement laisse les témoins dans l'incompréhension.
« On sort une arme pour un oui ou un non, tirant dans la foule à 20h30 comme si de rien n'était. Ce n'est plus acceptable, il y a une montée préoccupante de la violence gratuite », s’épanche Christian Chevalier.
Ce sentiment d'inquiétude est partagé par des experts en sécurité publique, qui rapportent une augmentation des actes de violence en milieu urbain en France. Dans une étude récente, le ministère de l'Intérieur a noté une hausse des actes d'agression armée, tandis que des mouvements citoyens s'organisent pour sensibiliser le public à ce fléau.
Samedi dernier, l'auteur des tirs a réussi à prendre la fuite. L'homme visé a déjà quitté l'hôpital, tandis qu’Alexandre reste en convalescence, confronté à une réalité que ni lui ni sa famille n'auraient jamais pu envisager.







