Un événement religieux en l'honneur de Philippe Pétain, ancien chef du régime de Vichy, a eu lieu en novembre à Verdun, provoquant une onde de choc au sein de la société française. Cette cérémonie, qui a eu lieu dans l'église Saint-Jean-Baptiste, a été fortement critiquée, tant par des élus que par des associations de mémoire, pour son caractère révisionniste.
Jacques Boncompain, président de l'Association pour défendre la mémoire du Maréchal Pétain (ADMP), a été convoqué devant la justice pour ses déclarations lors de cet hommage, où il a qualifié Pétain de "premier résistant de France", affirmant même qu'il avait "sauvé des juifs". En mars prochain, il devra répondre de contestation publique de l'existence de crimes contre l'humanité, un délit pouvant entraîner des peines sévères allant jusqu'à un an de prison.
Le maire de Verdun, Samuel Hazard, a été ferme dans ses condamnations : "Je refuse de voir la mémoire de Verdun associée à une figure qui incarne l'antithèse de l'humanité, ayant contribué à la mort de milliers d'innocents," a-t-il déclaré à BFMTV.
Cette affaire rappelle également l'importance d'une mémoire collective vivante et vigilante, surtout dans les régions marquées par l'histoire, comme Verdun, symbole de la Première Guerre mondiale. Les débats autour de Pétain et de son héritage sont d'une intensité inédite, alimentés par des mouvements politiques contemporains qui cherchent à réévaluer des figures historiques controversées.
À la suite de cette messe, de nombreux Français se sont interrogés sur la manière dont la mémoire de l'Occupation est traitée, mettant en lumière une polarisation croissante autour de la mémoire historique. Comme le souligne le sociologue Didier Éribon, les discours révisionnistes ne sont pas seulement des provocations, ils révèlent une fracture profonde dans la compréhension de l'histoire de France.







