Quatre infirmières ont été condamnées lundi à Nancy à des peines de 12 à 18 mois de prison avec sursis pour des homicides involontaires, plus de huit ans après le décès tragique de deux bébés prématurés suite à une surdose de sirop médicamenteux. Les soignantes avaient été jugées en octobre pour avoir administré un sirop de phosphore non dilué, provoquant la mort des nourrissons le 25 avril 2017 au sein du service de réanimation néonatale du CHRU de Nancy.
Les prévenues ont soutenu qu’elles ignoraient la nécessité de diluer le produit. La décision de la cour est conforme aux réquisitions du parquet, bien que le tribunal ait décidé de ne pas assortir la peine d'une interdiction d’exercer la profession d'infirmière, une sanction demandée par l’accusation.
Lors des débats, les infirmières ont évoqué une surcharge de travail significative et des prescriptions médicales jugées imprécises, ne précisant pas l’obligation de diluer le sirop. Selon le parquet, ces soignantes auraient dû respecter le protocole d'administration des médicaments, présent dans un classeur à leur disposition. En première instance, le CHRU de Nancy et un des médecins concernés avaient également été mis en cause pour homicide involontaire, mais ont bénéficié d'un non-lieu en janvier dernier, selon des informations relayées par France 3.
Cette affaire soulève d’importantes questions sur les conditions de travail des professionnels de santé et la gestion des prescriptions. Pour Dr. Jean-Pierre Martinot, expert en soins néonatals, "cette tragédie montre non seulement un manquement individuel, mais aussi des défaillances systémiques dans notre système de santé qui peuvent avoir des conséquences tragiques". L’opinion publique s’interroge désormais sur la responsabilité collective : le personnel médical est-il suffisamment soutenu dans sa mission de soins, et les protocoles de sécurité sont-ils réellement appliqués? Les réponses à ces questions pourraient avoir des conséquences importantes pour l’avenir de pratiques médicales dans le pays.







