Mercredi, Delphine Ernotte Cunci, à la tête de France Télévisions depuis une décennie, sera auditionnée par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la « neutralité » et le « financement de l’audiovisuel public ». Dans un climat de tensions croissantes, elle a affûté ses arguments pour défier les critiques sur la partialité de son groupe.
« Nous ne sommes pas opposés à CNews. Je n'ai jamais plaidé pour sa fermeture », a-t-elle déclaré dans une interview accordée au Figaro. Au lieu de cela, Ernotte a mis en avant le rôle du service public, qui se concentre sur l’information plutôt que sur la fabrication de l’opinion.
Elle a suggéré une évolution significative dans le paysage médiatique français, proposant que France Télévisions puisse s'inspirer de la presse écrite, qui comprend de nombreux titres représentatifs de différentes sensibilités politiques. « Pourquoi ne pas accepter, comme dans la presse, qu’il existe des titres de sensibilités politiques variées ? Cela fonctionnerait très bien », a-t-elle ajouté, témoignant d'une volonté d'ouverture.
La commission, dominée par des députés du groupe UDR d'Eric Ciotti, a fixé un ton accusateur. Le rapporteur, Charles Alloncle, a critiqué des « entorses au principe de neutralité » quant à la couverture du service public, ainsi que divers « dysfonctionnements financiers ». Les tensions montent, alors qu'Alloncle promet des « pistes radicales » pour réforme, soulevant des inquiétudes quant à une possible privatisation.
La situation économique de France Télévisions est alarmante. Un rapport de la Cour des comptes a récemment souligné une « situation financière critique » nécessitant des réformes urgentes. La commission d'enquête, qui souhaite aborder le sujet avec objectivité, pourrait contribuer à clarifier le fonctionnent et la mission de l’audiovisuel public à l'ère des fake news.
Les tensions entre France Télévisions et les chaînes d’opinion, comme CNews, continuent d'affecter le climat médiatique français. Ernotte, après avoir qualifié CNews d’« extrême droite », se retrouve au cœur d’un débat qui interroge la place de la neutralité et de la pluralité dans le paysage médiatique contemporain.







