L’avenir de Brandt, autrefois symbole de l’électroménager français, est en jeu alors qu'une décision judiciaire est attendue. Le groupe, en redressement judiciaire depuis début octobre, risque la liquidation, menaçant ainsi près de 700 emplois. Mais un projet de Scop (société coopérative et participative), soutenu par le groupe Revive, offre une lueur d’espoir pour sauver au moins 370 postes.
Cette initiative, perçue comme la dernière chance de redynamiser Brandt, a reçu un soutien considérable tant des pouvoirs publics que d’une majorité de salariés. Le ministre de l'Économie, Roland Lescure, a exprimé son engagement à protéger cet héritage industriel lors de son intervention au Sénat. La relance de l’entreprise exigera entre 20 et 25 millions d’euros.
Face à cette exigence financière, l'État a promis une aide de 5 millions d’euros, tandis que la région Centre-Val de Loire et la métropole d'Orléans se sont engagées à apporter chacune environ 7 millions d’euros pour soutenir le redémarrage de deux usines.
François Bonneau, président de la région, a qualifié ces investissements publics d’effort « remarquable », mais il reste à voir si les banques, sollicitées par le gouvernement, accepteront de coopérer pour attester de la viabilité du projet de Scop. Plusieurs sources affirment que ce modèle est la seule option pour protéger les deux sites de production situés près d'Orléans et à Vendôme.
Ce scénario rappelle la situation de la verrerie Duralex, qui a réussi à être reprise sous le même statut de Scop récemment après une longue période d'incertitude. Les appréhensions des salariés de Brandt sont palpables, alors que la crainte de ne plus percevoir de salaires après le 15 décembre plane sur eux. Selon Le Monde, l'activité est pratiquement à l’arrêt, ce qui exacerbe les inquiétudes des employés.
Brandt, détenu depuis 2014 par le groupe algérien Cevital, a réalisé 260 millions d'euros de chiffre d’affaires mais subit les conséquences d’un marché du gros électroménager en crise, avec un recul des ventes constaté de 3,9 % l'année dernière. Ce secteur est souvent lié à l’immobilier, et les périodes de déménagement ou d’achat de biens immobiliers influent sur l'acquisition d’appareils électroménagers, rappelle le groupement interprofessionnel Gifam.
Dans un contexte difficile, les témoignages d’employés comme Dylan Wrede, agent logistique depuis dix ans, soulignent la gravité de la situation : « c’est extrêmement difficile », dit-il, alors que l'incertitude dominait. L'issue de ce dossier judicieux pourrait influencer non seulement le sort de Brandt mais aussi celui de trois autres marques françaises emblématiques d'électroménager : Vedette, Sauter et De Dietrich.







