La Poste a récemment annoncé une augmentation de 40 % de ses tarifs pour la distribution de la presse, une décision qui suscite des inquiétudes parmi les éditeurs. Les syndicats d'éditeurs de presse mettent en garde contre les dangers que représente ce changement à l'approche d'échéances électorales cruciales, arguant qu’un affaiblissement de la distribution de l'information pourrait avoir des conséquences néfastes sur notre démocratie.
La presse française traverse une phase de transformation, exacerbée par la montée du numérique. Alors que les abonnements et les audiences en ligne augmentent, plus de deux millions de journaux papier sont encore livrés quotidiennement, générant 80 % des revenus nécessaires pour financer la transition numérique. Toutefois, cette fragile équilibristique est menacée par la hausse vertigineuse des coûts de distribution, soulignent les éditeurs.
Le service public de distribution de la presse, établi par la loi, joue un rôle fondamental pour assurer un accès équitable à l'information, particulièrement dans les zones isolées. Cependant, la promesse initiale de La Poste et de l'État de maintenir les tarifs jusqu’en 2027 semble compromise, provoquant une inquiétude croissante parmi les acteurs du secteur.
Cette décision, qui pourrait affecter l’accès à la presse pour les collectivités locales à faibles densités, interroge sur l’avenir de la distribution des informations en France. En effet, alors que la distribution de colis reste un axe de développement prioritaire pour La Poste, le sort de la presse semble être relégué au second plan.
Comme le souligne Pierre Louette, président de l’Alliance de la presse d’information générale, "il est crucial que l’État garantisse les conditions de distribution postale, surtout face à la montée des fake news et de la désinformation. L'accès à une presse libre et pluraliste est essentiel pour notre démocratie." Cette problématique est d'autant plus pertinente dans le contexte des élections à venir, où l'accès à une information de qualité est plus indispensable que jamais.
Les experts s’accordent à dire qu'une telle hausse des tarifs postaux risque de créer des déserts d’information, où certaines communautés pourraient être privées d’un accès régulier à des journaux et revues. Entendre ces préoccupations implique une réflexion sérieuse sur l'engagement de l'État envers la presse.
Face à cette situation alarmante, les acteurs du secteur de la presse appellent à la sauvegarde du service public de distribution. Comme Jean-Christophe Raveau, président de la Fédération Nationale de la Presse d’information Spécialisée, l'a relevé : "Un affaiblissement de l'accès à l'information compromettent notre société démocratique. L'État doit agir, et agir vite." L'accès à une information de qualité doit être préservé, et cela nécessite des garanties solides, notamment lors de ces temps troublés. La presse ne peut pas être sacrifiée sur l'autel de l'économie, et il est urgent d’entendre ces appels à l’aide.







