Alors que les vacances de Noël s'installent, des files d'attente se forment et la tension monte sur les routes. Les agriculteurs, en colère, continuent de bloquer les voies de circulation malgré les appels à la trêve. Cette mobilisation, initiée en réponse aux abattages de bovins en raison de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), fait écho à des préoccupations plus larges concernant l'accord UE-Mercosur.
Ce samedi 20 décembre, la situation est encore tendue pour de nombreux automobilistes. Selon le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, « moins de 4 000 personnes » sont mobilisées, mais cela n'a pas empêché la mise en place de 93 actions sur le territoire. L'autoroute Vinci annonce néanmoins de grosses perturbations, particulièrement entre Bordeaux, Bayonne et Toulouse. « La circulation pourrait rester compliquée durant les vacances scolaires », prévient le communiqué de Vinci Autoroutes.
Des syndicats en désaccord sur la trêve de Noël
Suite à des discussions avec le gouvernement, l'union des syndicats agricoles fait face à des divergences inquiétantes. Alors que la FNSEA, le premier syndicat agricole, souligne dans un communiqué que « le compte n'y est pas », d'autres, comme la Coordination rurale, proposent une pause pendant les fêtes. Cependant, les positions restent floues car la Confédération paysanne exige des assurances sur l'arrêt de l'abattage de troupeaux infectés avant d'unir les forces pour lever les blocages.
Le gouvernement, représenté par Maud Bregeon, a affirmé qu'il ne tolérerait plus aucun blocage, désireux de garantir que les Français puissent rejoindre leurs proches sereinement pour les fêtes.
La mobilisation se renforce dans le Sud-Ouest
Bien que certains barrages aient été levés, de nombreuses routes restent coupées ce samedi, notamment l’A64 entre Bayonne et Toulouse, qui reste obstacle sur près de 200 km, tandis que l'A63 se prépare à rouvrir partiellement en Gironde. Dans le Nord, l'A16 à Beauvais est également affectée.
La question majeure de l'abattage total des animaux contaminés demeure au cœur des revendications. François Walraet, secrétaire général de la Coordination rurale, critique le manque de réactivité et appelle à des mesures plus significatives avant la réunion du 5 janvier. Ce dernier prendra place juste avant le vote crucial concernant l'accord UE-Mercosur prévu pour le 12 janvier au Paraguay.
Les agriculteurs attendent un soutien concret sur la gestion de leurs exploitations, notamment des indemnisations pour les animaux touchés et des mécanismes de soutien économique, sans quoi la mobilisation pourrait se traduire en un soutien accru aux blocages.
Malgré l'annonce d'un fonds d'urgence de 11 millions d'euros par le premier ministre pour les petits exploitants en difficulté, les agriculteurs soulignent que des solutions durables sont requises pour surmonter cette crise. Ils parlent d'un avenir incertain, mais déterminent de ne pas plier face à la pression gouvernementale.







