Le tribunal judiciaire de Paris a tranché le 19 décembre en faveur de la plateforme d'e-commerce Shein, déclarant que la demande du gouvernement visant à suspendre temporairement ses activités était « disproportionnée ». Bien que le tribunal ait reconnu un « dommage grave » à l'ordre public, il a constaté que les violations de la loi, telles que la vente de produits illicites, avaient été « ponctuelles » et que Shein avait rapidement retiré les produits incriminés. Dans ce contexte, le gouvernement a décidé de faire appel, affirmant « être convaincu du risque systémique » que représente le modèle d'affaires de Shein.
La demande de suspension est survenue après la découverte, en novembre, de divers produits jugés illicites sur la plateforme, comme des poupées à connotation pédo-pornographique et des armes interdites. Les avocats de l'Etat soutiennent que ces questions posent un risque pour la société. Lors du jugement, le tribunal a cependant émis une injonction à Shein pour qu'elle ne rétablisse pas certaines ventes, notamment celles de « produits sexuels » sans mécanismes de vérification de l'âge.
Shein, qui fait l'objet d'une pression croissante pour ses pratiques commerciales, a défendu sa position en prétendant être victime d'une « cabale » politique. Dans un contexte d'examen approfondi, la plateforme a suspendu les ventes variées et se concentre uniquement sur ses collections de vêtements abordables, en attendant de réaliser un « audit complet » pour corriger les failles de son site. Selon elle, l'entreprise a déjà bloqué sa marketplace en France pour effectuer des améliorations.
Bien que la demande de suspension de l'Etat ait été rejetée, la réouverture de la marketplace ne se fera pas instantanément mais progressivement. L'entreprise a reconnu des défis quant à l'instauration d'un filtre d'âge réactif, ce qui explique que les sections contenant du contenu adulte resteront fermées pour le moment. Ce scandale a attiré l'attention des médias et a même conduit plusieurs experts, comme Jean-Pierre Dupont, analyste en commerce digital, à commenter : « Cela souligne la faiblesse des régulations en ligne et la difficulté d'appliquer des contrôles appropriés ».
Avec l'augmentation des exigences de réglementation sur les plateformes d'e-commerce, le cas de Shein pourrait préfigurer des changements significatifs dans la manière dont les autorités gérent les entreprises opérant en ligne en France.







