Ce samedi 13 décembre, la cathédrale Notre-Dame de Paris sera le théâtre d’une cérémonie de béatification historique, où 50 martyrs français, membres d'une aumônerie clandestine, seront reconnus pour leur sacrifice sous le régime nazi. Parmi eux se trouvent de jeunes prêtres, des séminaristes et des scouts, victimes de l'oppression nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.
«Un acte de charité et de foi allant jusqu'au sacrifice ultime», a déclaré le père Bernard Ardura, postulateur de cette cause de canonisation. La béatification de ces martyrs a été annoncée par le pape Léon XIV le 20 juin dernier, avec l'écho d’une célébration qui s’annonce riche en émotions.
La mission clandestine, connue sous le nom de «mission Saint-Paul», a été instaurée par les évêques français, notamment le cardinal Emmanuel Suhard, archevêque de Paris, et l’abbé Jean Rodhain, fondateur du Secours catholique. Elle visait à offrir un soutien spirituel aux jeunes ouvriers déportés, bien conscients des dangers encourus. Le décret Kaltenbrunner, promulgué le 3 décembre 1943, a intensifié la répression, condamnant à mort ceux impliqués dans des activités religieuses.
Des destins tragiques
Ces 50 martyrs n’ont pas tous rencontré leur destin tragique en même temps. Certains ont été exécutés, d'autres ont subi des tortures ou ont été envoyés dans des camps de concentration. Alors que l’on parle d’eux comme ayant succombé «à cause des souffrances liées à l’incarcération», cela inclut les exécutions, les maladies comme le typhus, exacerbées par le manque de soins, et les atrocités vécues durant la «marche de la mort» lorsque les nazis évacuaient les camps face à l'avancée des Alliés.
Le père Ardura souligne : «Ces hommes et femmes ont vécu un calvaire terrible, mais leur dévouement est un exemple lumineux». Des témoignages poignants émergent de cette période, comme celui d’un jeune engagé qui, malgré des vacances en France, a refusé de quitter ses camarades. Sa fiancée a vécu en mémoire de cet amour perdu jusqu’à sa propre mort. Une histoire parmi tant d'autres qui rappelle le coût émotionnel de la foi et de l'engagement en temps de guerre.
Cette béatification s’inscrit dans un long processus entamé par Mgr Charles Mollette dès 1982. Mais il a fallu plus de trente ans pour constituer le dossier nécessaire, un chemin semé d'embûches mais porté par la volonté de rendre hommage à ceux qui ont donné leur vie pour leurs convictions.
À 14h30 ce samedi, la cathédrale sera fermée au public, mais elle vibrera au rythme des chants et des prières, offrant un moment de recueillement pour tous ceux qui souhaitent honorer la mémoire des martyrs français de la Seconde Guerre mondiale.







