Le 13 décembre, cinquante jeunes catholiques, dont des prêtres et des scouts, seront béatifiés à Notre-Dame de Paris, marquant ainsi une étape cruciale dans la reconnaissance de leur sacrifice durant la Seconde Guerre mondiale. Ces hommes et femmes, décédés dans des conditions tragiques après avoir été soumis au travail forcé en Allemagne par le régime nazi, sont honorés 80 ans après leur mort.
Instauré par le régime de Vichy en septembre 1942, le Service du travail obligatoire (STO) a contraint près de 600 000 Français à travailler pour l'effort de guerre allemand. Face à cette situation désespérée, l'Église catholique a mis en place une aumônerie clandestine, la "Mission Saint-Paul", pour soutenir spirituellement les jeunes réquisitionnés. Le père Victor Dillard, éminent intellectuel en son temps, a déclaré : "Je n'ai pas le droit de rester tranquille pendant que notre jeunesse est emmenée en Allemagne", soulignant ainsi son engagement aux côtés de ces jeunes pénalisés.
L'aumônerie clandestine sous pression
Alors que cette aumônerie tentait de survivre en organisant des célébrations religieuses dans des lieux cachés, la Gestapo, prenant connaissance de leurs activités, a intensifié les mesures de répression. "La soutane cède au bleu de chauffe", illustre l'historien Raphaël Spina, tandis que des cellules d'Église se formaient dans toute l'Allemagne pour soutenir les travailleurs déportés.
Dans un climat de terreur, la Gestapo a pris des mesures sévères contre ces activités religieuses, avec des ordonnances interdisant toute pratique de culte aux travailleurs déportés. Celles-ci stipulaient des sanctions sévères, telles que l'envoi vers des camps de concentration en cas d'activités jugées anti-allemandes. Ce contexte tragique a révélé le courage de ceux qui ont défié l'oppresseur pour maintenir leur foi.
Cette béatification, bien que tardive, témoigne d'une reconnaissance nécessaire pour ces martyrs qui ont sacrifié leur vie en raison de leur foi. Comme le souligne RCF, leur courage et leur dévotion sont un exemple pour les générations futures de résistance face à l'injustice. Les témoignages de résistants et les mémoires des victimes rappellent l'importance de ne pas oublier cet épisode tragique de notre histoire.







