Les agriculteurs d'Occitanie sont en proie à une agitation grandissante, exacerbée par des problématiques telles que la dermatose nodulaire et les accords commerciaux comme le Mercosur. François Purseigle, expert agronomique et futur directeur de l'École nationale supérieure agronomique de Toulouse (ENSAT), identifie plusieurs facteurs qui alimentent cette colère dans le sud-ouest de la France.
La difficultés liée au vieillissement des exploitations joue un rôle crucial : de nombreux agriculteurs peinent à trouver des repreneurs pour leurs fermes. Ce constat s'accompagne d'une irritation croissante face aux mesures jugées incohérentes venant de l'Union européenne. Le Mercosur, en particulier, représente pour beaucoup une menace pour l'élevage traditionnel. Les agriculteurs du Sud-Ouest, qui s’efforcent de maintenir un modèle d’exploitation durable, se sentent abandonnés alors qu’on leur propose d'importer de la viande produite industriellement et de manière moins réglementée, selon La Dépêche du Midi.
Dans cette logique de quête de justice économique, Purseigle souligne l'absence de structures nécessaires à la pérennité de l'élevage. Les abattoirs et laitiers, devenus rares dans des départements comme le Gers ou le Tarn-et-Garonne, contribuent à un sentiment de désespoir parmi les agriculteurs. « Nous avons besoin de nouvelles compétences et d'innovation pour revitaliser ces secteurs », prévient-il.
Les crises auxquelles la région fait face ne sont pas seulement économiques ; elles sont aussi morales et environnementales. Le manque d'eau et la sécheresse aggravent des conditions déjà difficiles, créant un environnement propice à la mobilisation agricole. Cela contraste avec d'autres régions comme la Savoie, où les filières sont mieux organisées et où les actions de protestation sont moins fréquentes.
Malgré la gravité de la situation, la mobilisation des agriculteurs a pris différentes formes. Des groupes comme les « Ultras de l’A64 » ont mené des actions marquantes tout en cultivant le soutien public. « Leur détermination est réelle, mais ils affrontent une multitude de défis », indique Purseigle.
À l'approche des mois d’hiver, les attentes sont incertaines. Les agriculteurs doivent concilier la gestion de leurs exploitations et la montée de leurs revendications. Selon l'expert, le défi pour le gouvernement consiste à répondre à ces colères divergentes tout en reconnaissant le rôle vital de l'agriculture dans l'identité et l'avenir de la région.
« L'agriculture n'est pas la cause des problèmes, mais elle peut être une solution » conclut Purseigle, affirmant que des mesures appropriées sont nécessaires pour assurer la durabilité de ce secteur crucial pour l'Occitanie.







