Dans un monde où chaque minute est cruciale, le professeur Éric Jouvent, neurologue à l’hôpital Lariboisière de Paris, a décidé de frapper un grand coup. Avec le lancement de son podcast Le temps de l’AVC, il vise à sensibiliser le grand public à un fléau de santé qui frappe chaque année 150 000 personnes en France, dont 20 000 en Île-de-France seulement.
Chaque minute compte en cas d'accident vasculaire cérébral (AVC), avec une perte de deux millions de neurones à chaque instant. Comme l'indique le professeur Jouvent, « le temps est un ennemi redoutable ». Les patients pénètrent trop souvent dans les services d'urgences avec des diagnostics déjà retards, résultant d'un manque d'information sur la maladie. En effet, l'AVC est deux fois plus fréquent que les infarctus du myocarde, mais les appels aux secours prennent en moyenne six fois plus de temps.
Des épisodes de 7 minutes pour éduquer
Pour changer la donne, le docteur Jouvent a choisi de se tourner vers l’univers du podcasting, un format moderne qui capte l’attention des auditeurs. Avec le soutien de l’Université Paris-Cité et de l’Inserm, il propose des épisodes d’environ sept minutes, qui abordent les signes avant-coureurs, les traitements possibles et les histoires vécues. « Nous voulons toucher un public large, en allant au-delà des méthodes éducatives traditionnelles », explique-t-il.
Les épisodes sont conçus pour être informatifs et accessibles à tous, chez eux ou en déplacement, afin de rappeler l'importance de réagir immédiatement face à des symptômes tels que des fourmillements ou des troubles visuels. « Il est crucial de ne pas ignorer ces signes, car trop de gens pensent que cela va s’améliorer avec le temps », avertit-il.
Prévenir pour mieux agir
Le podcast se compose de trois saisons, la première étant déjà disponible. Elle met en lumière l'importance de la prévention et de la bonne gestion des urgences, comme l'orientation rapide des patients vers les soins appropriés. Le journaliste Bruno Salomon apporte son expertise pour donner un rythme dynamique et didactique au programme.
Cette initiative ne manque pas de susciter des retours positifs. Des professionnels de la santé et des associations soulignent l'importance de ce type d'outils éducatifs pour renforcer les connaissances et sensibiliser la population aux AVC. Le professeur Jouvent espère qu’en familiarisant le public avec ces informations, il sera possible de sauver des vies et d'améliorer le sort des victimes d’AVC à l’avenir.







