L'Union des blessés de la face et de la tête, connue sous le nom des Gueules cassées, continue d'apporter une aide précieuse aux soldats et anciens combattants souffrant de blessures physiques ou psychologiques. L'association, qui a vu le jour après la Première Guerre mondiale, se concentre principalement sur l'accompagnement des victimes de stress post-traumatique.
Avec plus de 90 % de ses membres concernés par ce trouble, l'UBFT joue un rôle vital dans la réhabilitation des militaires, comme l'indique Michel Potriquet, délégué régional de l'association. Il précise : « Notre mission est d'assurer un soutien moral et financier à ceux qui ont servi notre nation. »
Mais que représentent réellement ces blessures invisibles ? Pour Laetitia Pinet, une adhérente de 56 ans, son combat personnel a commencé avec son engagement dans l'armée en 1994. Après plusieurs missions difficiles, dont une en Afghanistan, les séquelles psychologiques se sont intensifiées. « Mon stress post-traumatique a explosé après la perte de mon père. » Elle raconte que l'association l'a aidée à faire reconnaître son handicap, facilitant ainsi ses démarches administratives.

Yann Gouge, ancien sous-officier de gendarmerie, illustre également les effets dévastateurs du stress post-traumatique. Victime d'un grave accident de voiture en 2013, sa vie a pris une tournure dramatique. Hospitalisé dans un état critique, il a également dû affronter de nombreux cauchemars récurrents relatifs à son expérience traumatique. Aujourd'hui, son compagnon à quatre pattes, un berger malinois nommé Todd, lui apporte un soutien indéfectible.
« Mon chien m’a sauvé dans mes moments les plus sombres, » confie Yann.
Comme Laetitia, il trouve espoir et soutien au sein des Gueules cassées, qui lui ont offert aide morale, administrative et financière, cruciales dans sa reconstruction
Un soutien précieux pour les héros invisibles
Les Gueules cassées regroupent actuellement 368 adhérents dans la région Nouvelle-Aquitaine, dont une majorité de militaires. L'association est d'autant plus efficace grâce à son entraide communautaire et à son soutien financier, issu de diverses sources. Une partie des fonds provient de sa participation à La Française des jeux, rapportant entre 10 et 12 millions d’euros par an. Cette manne financière permet d’apporter une aide conséquente aux blessés, tant sur le plan matériel que psychologique.
« Nous avons également élargi notre champ d’action pour inclure d'autres corps de métiers tels que les sapeurs-pompiers et les policiers, » affirme Potriquet. Cependant, ces derniers représentent encore une minorité dans les opérations de soutien.
Les témoignages de Laetitia et Yann mettent en lumière l’importance de l’association et l’impact de ses actions. En aidant les blessés à surmonter leurs traumatismes, les Gueules cassées rappellent à tous que chaque blessure, qu'elle soit visible ou non, mérite d'être entendue et soigneusement adressée.







