Nicolas Sarkozy, ancien président de la République, partage dans son livre Le Journal d’un prisonnier des réflexions poignantes sur ses trois semaines passées en détention. Dans des extraits publiés par Le Figaro et Europe 1, il évoque l'absence de couleur qui a marqué son quotidien carcéral, où « le gris dominait tout, dévorait tout ».
Dès son premier jour d'incarcération, Sarkozy se souvient s’être agenouillé pour prier : « C’est venu comme une évidence », confie-t-il. « Je priais pour avoir la force de porter la croix de cette injustice », dit-il, en racontant aussi ses échanges avec l’aumônier de la prison.
Condamné à cinq ans de prison pour « association de malfaiteurs » dans l'affaire libyenne, il attend maintenant son appel, prévu entre mars et juin 2026. Âgé de 70 ans, il exprime le besoin d'explorer sa propre réalité : « Mais comment en suis-je arrivé là ? » Cette introspection, dit-il, l’a conduit à écrire chaque jour sur une table en contreplaqué avec un simple Bic, documents remis à ses avocats pour retranscription.
Les conditions de détention de Sarkozy sont loin d'être faciles. Il se rappelle de ses repas monotones : « laitages, barres de céréales, eau minérale », et son isolement, passant « vingt-trois heures sur vingt-quatre » enfermé dans sa cellule, à la recherche d'un simple regard à l'extérieur. « J’aurais donné beaucoup pour pouvoir regarder par la fenêtre », avoue-t-il, révélant ainsi une part de l’humanité même au coeur du système carcéral.
Dans des passages plus critiques, Sarkozy n'hésite pas à se lâcher sur le paysage politique actuel, portant un regard acéré sur des figures telles qu'Emmanuel Macron, dont il mentionne avoir senti un « détournement de regard » face à sa condamnation. La profondeur de ses réflexions tranche avec la tendance du moment et offre un aperçu rare de l’état d’esprit d’un homme autrefois au sommet du pouvoir et désormais confronté à ses propres démons.
Ce livre, empreint de vulnérabilité et d’introspection, est une tentative de comprendre non seulement sa chute mais aussi le système qui l’a amené là. Comme l’affirme l’expert en gestion de crise politique Jean-Marc Dumont, « toute expérience de détention force une réévaluation de soi, et c’est précisément ce que Sarkozy semble faire ».







