Lors d'un récent meeting de soutien à Bally Bagayoko, à Saint-Denis-Pierrefitte, Sébastien Delogu, élu de La France insoumise (LFI) et candidat aux municipales à Marseille, a déclenché une vive controverse. Il a exprimé, devant un public enthousiaste, que la candidature de Bagayoko, qualifié de « racisé », représente une « opportunité en or » pour les deux villes, marquées par une forte immigration. Ses mots ont résonné au-delà de la salle : « Vous êtes observés à travers tout le pays », a-t-il lancé, soulevant un débat sur la représentativité raciale au sein des instances politiques françaises.
Les déclarations de Delogu ont suscité des réactions immédiates sur les réseaux sociaux. Matthieu Valet, eurodéputé de la droite nationaliste, a fustigé ces propos, les qualifiant d'« appel à élire des élus sur la base de leur couleur de peau », une position qu'il juge dangereuse pour la France. Il a mis en garde contre une tendance qui pourrait réduire l'engagement politique à des critères raciaux.
En réponse, Bally Bagayoko a défendu son camarade, arguant que les déclarations de Delogu avaient été mal interprétées. Il a réaffirmé que le terme « racisé » devrait s'associer à « compétence et expérience », soulignant que cette diversité pourrait renforcer la démocratie. Ce point de vue a trouvé écho chez certains analystes qui estiment que la volonté d'inclure davantage de voix diverses dans la politique pourrait réduire le fossé entre les représentants et la population.
Naïma Moutchou, ministre des Outre-mer, a également exprimé son indignation sur X, déclarant que faire voter en fonction de la couleur de peau pourrait entraîner une dérive communautaire. Son intervention a renforcé le contraste entre les deux visions du monde politique, celle qui prône une culture de l'inclusion contre celle qui dénonce le communautarisme.
Manuel Bompard, coordinateur de LFI, a dénoncé la réaction de Moutchou comme une résonance d’une polémique d'extrême droite. Il a interrogé : « Pourquoi critiquer ceux qui cherchent à améliorer la représentativité dans les institutions ? » Des voix comme celles de plusieurs sociologues estiment que la représentativité politique est cruciale pour une démocratie saine, permettant ainsi à divers groupes sociaux de se voir dans leurs représentants.
Cette polémique illustre non seulement les tensions croissantes autour des identités en France, mais également une lutte plus large pour la réforme nécessaire du système politique, qui, selon des experts, doit devenir plus inclusif. Alors que les élections de 2026 s'approchent, cet échange pourrait bien n'être que le début d'une série de débats sur la question de la diversité et de la représentation en politique française.







