À l'approche de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) 2025, prévue du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, le Maroc se prépare à accueillir les meilleures équipes du continent avec des ambitions sportives et diplomatiques. Cependant, les récents troubles sociaux, sans précédent depuis le Printemps arabe de 2011, continuent d'affecter l'atmosphère ambiante.
En effet, cet automne, le pays a été secoué par un mouvement populaire, désigné sous le nom de "Génération Z 212", où les jeunes citoyens s'élèvent contre un manque d'investissement dans les services de santé et d'éducation. "Il est inacceptable que de nouveaux stades soient construits alors que nos hôpitaux manquent de fonds", expriment les manifestants, selon des sources de Africa Is a Country. Plus de 2 400 personnes ont été arrêtées durant ces manifestations, témoignant d'un mécontentement croissant face à la situation socio-économique du pays.
Pour soutenir cet événement sportif, le gouvernement marocain a engagé près de 21 milliards de dirhams (environ 1,9 milliard d'euros) dans la rénovation de six stades, ainsi que dans la construction de nouvelles infrastructures, comme le Grand Stade de Casablanca. Cependant, ce choix a suscité des critiques, notamment concernant la prise en charge des besoins de la jeunesse. "Comment un pays peut-il justifier d'investir autant dans des projets de prestige tout en négligeant des secteurs essentiels ?" interroge un analyste politique de Le Monde.
Face à cette montée des tensions, le roi Mohammed VI a tenté d'apporter un message d'unité, affirmant qu'il n'existait aucune contradiction entre le développement sportif et les investissements dans le bien-être des citoyens. Toutefois, de récentes calamités, comme les inondations du 15 décembre à Safi, qui ont causé la mort de 37 personnes, ont ravivé les critiques sur la gestion des infrastructures et le manque de réponse des autorités.
En outre, en regard des élections législatives de septembre 2026, la manière dont la population percevra la CAN 2025 pourrait influencer l'orientation politique du pays en préparant le terrain pour la Coupe du Monde 2030. Les manifestations, soutenues par des figures de proue de l'équipe nationale, illustrent la volonté d'une génération de réclamer un changement significatif dans leur pays.
Un expert du domaine sportif souligne que "la CAN 2025 n'est pas uniquement un événement sportif, mais un révélateur des aspirations et des frustrations d'une jeunesse avide de changement". Alors que les regards se tournent vers ce tournoi, la question demeure : le Maroc parviendra-t-il à concilier ses ambitions sportives avec les revendications sociales de sa population ?
