À l'approche des élections municipales de 2026, l'innovation prend forme à Noyal-sur-Vilaine, près de Rennes. Stéphane Lenfant, vice-président du conseil départemental d’Ille-et-Vilaine, se démarque en ouvrant dix places de sa liste à des habitants tirés au sort. L'objectif ? Élargir la représentation au sein du conseil municipal en intégrant des personnes souvent éloignées de la vie politique.
« Ce tirage au sort est une manière d'attirer des citoyens souvent écartés des débats locaux et de leur donner une voix, » explique Lenfant. Selon lui, la modernisation de la démocratie locale passe par cette initiative, d'autant plus que le désintérêt pour la politique est palpable. Une réunion d'information a été organisée pour expliquer cette démarche aux 200 sélectionnés.
À Angoulême, une expérience similaire a été tentée par un collectif de citoyens. Malgré leur enthousiasme, seuls quelques habitants ont répondu à l'appel et une seule personne a finalement décidé de rejoindre leur liste. Cela soulève des questions sur la réelle efficacité du tirage au sort comme méthode de mobilisation, mais pourrait aussi servir de tremplin pour un dialogue enrichissant entre militants et citoyens. Ouest-France rapporte que ce modèle a été inspiré par des initiatives antérieures comme celle de Cédric Villani lors des municipales de 2020 à Paris.
Les experts s'accordent à dire que, bien que cette approche ne soit pas la panacée, elle constitue un outil prometteur pour réengager les citoyens. Thomas Simon, cofondateur de la coopérative Fréquence Commune, souligne qu'il ne s'agit pas d'un remède miracle, mais d'une opportunité de mener une vraie réflexion sur la diversité politique dans nos communes. Des méthodes similaires ont également été adoptées par le gouvernement lors de conventions citoyennes sur des sujets d'importance nationale.
Alors que les élections approchent, la question demeure : le tirage au sort peut-il redonner un nouvel élan à la démocratie locale ? Les retours d'expérience, comme ceux d'Angoulême, laissent en effet entrevoir des défis à surmonter, tels que le manque de temps et d'envie pour l'engagement politique, mais également la nécessité de réfléchir à des moyens plus efficaces d'attirer des profils diversifiés. À Noyal-sur-Vilaine, la démarche se poursuit, avec l'espoir d'une participation plus large et d'une représentation véritablement représentative de la population.







