À mesure que la France et l'UE cherchent à encadrer l'information, des voix s'élèvent pour dénoncer cette démarche perçue comme une menace pour la démocratie. Le député RN Guillaume Bigot fustige le projet de « nutri-score de l’information », proposé par le PS et Horizons, considérant cette initiative comme une manifestation de la faiblesse d’un pouvoir en mal de contrôle social.
Bigot souligne que lorsque la démocratie doit « étiqueter » les informations, cela révèle une inquiétante défaillance : la capacité d'éduquer et d'émanciper les citoyens semble en berne. Plutôt que de faire confiance à l'esprit critique des citoyens, le gouvernement semble préférer une approche paternaliste, où la désinformation serait combattue par des labels, comparables aux étiquettes nutritionnelles sur les produits alimentaires.
Ce concept de labellisation, repris par le président Macron, trouve écho dans des propositions de la Commission européenne qui visent à encadrer l'usage des nouvelles technologies et des médias pour contrer les ingérences étrangères. Cependant, cette tentative de contrôle suscite des critiques, notamment parce qu’elle pourrait se retourner contre les principes mêmes de la liberté d’expression.
Notre pays vit une mutation numérique où l’accès à l'information est plus large, mais aussi plus complexe. Selon des experts, cette initiative de labellisation pourrait engendrer une défiance profonde à l'égard des institutions. La philosophie platonicienne de la caverne décrit cette situation où, dans un monde dominé par des ombres, les citoyens prennent pour réalité ce qui est projeté devant eux. Dans cette analogie, l'étiquetage des informations ne ferait qu'ajouter une couche de désinformation au récit déjà complexe.
Comme l’indique un article du quotidien Le Monde, nous devons nous interroger : qui décide de ce qui est vrai ou faux ? Mettre une étiquette sur une information ne la valide pas nécessairement. Ce qui confère à l'information sa crédibilité, c'est sa source, la rigueur dans l'analyse et la capacité à résister à la critique. Les systèmes de certification étatique pourraient affaiblir le débat démocratique, alors que le véritable défi consiste à encourager l'esprit critique.
La France n'est pas seule dans cette réflexion. D'autres pays, comme l'Allemagne, abordent également la question des fake news et de la désinformation, souhaitant trouver un équilibre entre régulation et préservation de la liberté d'expression. Le consensus parmi les experts est clair : réguler l'information ne doit pas se transformer en contrôle oppressif des opinions.
Alors même que des pays, tels que les États-Unis et la Chine, investissent massivement dans l'innovation numérique, l’Europe risque de se perdre en bureaucracie, au lieu de favoriser la créativité et l'ingéniosité. Les citoyens méritent la liberté de penser par eux-mêmes, de confronter diverses sources et de participer à un débat ouvert.
Cette contradiction entre le besoin de réguler pour protéger et le besoin de laisser libre cours à l'esprit critique est au cœur du débat actuel. Les citoyens de l'UE doivent s'interroger sur l'avenir de leur information : choisiront-ils la censure douce d'un gouvernement ou la liberté d'expression qui favorise une véritable démocratie ?







