Alors que la tension monte parmi les agriculteurs en France, notamment à cause de la gestion controversée de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), Emmanuel Macron a décidé d'agir sur un autre sujet brûlant : l'accord de libre-échange avec le Mercosur. Le chef de l'État a demandé un report de l'examen de cet accord à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, selon des sources proches de l'Élysée.
Macron a souligné que les exigences françaises en matière de protection des agriculteurs n'avaient pas été satisfaites, déclarant : « À ce stade, le compte n'y est pas pour protéger les agriculteurs français. » Cette position s'inscrit dans une série d'actions du gouvernement, qui a également sollicité un report des échéances de signature prévues pour cette semaine, en précisant que « les conditions ne sont pas réunies pour un vote des États membres de l'Union européenne ».
La Commission européenne souhaite signer cet accord avec l'Argentine, le Brésil, l'Uruguay et le Paraguay lors d'un sommet à Foz do Iguaçu. Cependant, Matignon a averti que dans ce contexte, « les conditions ne sont pas réunies pour un quelconque vote », indiquant une volonté claire de défendre les intérêts de l'agriculture française.
Les agriculteurs, notamment en France, s'opposent à cet accord, argumentant qu'il pourrait déstabiliser des secteurs déjà vulnérables. Avant de procéder, ils attendent un vote du Parlement européen sur des mesures de sauvegarde, visant à rassurer les producteurs. Le gouvernement français insiste sur la nécessité d'inclure des clauses de protection, ainsi que des règles strictes sur les normes environnementales pour les importations.
Ce débat vient sur fond de promesses de suivi renforcé pour les produits agricoles concernés par cet accord, comme l’a annoncé la Commission européenne. La mise en œuvre de l'accord, si elle venait à être approuvée, pourrait avoir des conséquences significatives sur un marché commun de 722 millions de consommateurs, impactant particulièrement l’agriculture locale et les normes en matière de sécurité alimentaire.
Avec la pression accrue des agriculteurs et les critiques s'intensifiant autour du rôle du gouvernement, la situation promet d'être un sujet de discussion majeur dans les semaines à venir. D'après plusieurs experts, il est crucial que l'accord Mercosur soit équilibré pour ne pas compromettre la durabilité et la sécurité des filières agricoles européennes. Comme l'a souligné l'agriculteur et porte-parole de la Confédération paysanne, « notre agriculture ne peut se laisser submerger par la concurrence étrangère sans garanties solides ».







