Paris (France) – Autrefois dominée par des figures masculines, la sommellerie évolue et voit émerger une nouvelle génération de femmes talentueuses qui s'affirment avec audace dans ce domaine prestigieux. Pascaline Lepeltier, sommelière de renommée internationale, partage son expérience marquée par le scepticisme des clients masculins dans ses débuts. 'Il m'est arrivé de voir des clients d'un certain âge me demander de leur montrer le sommelier', raconte-t-elle, évoquant les mentalités d'hier. Aujourd'hui, le respect et la reconnaissance sont en train de changer de mains.
Comme l'indique Paz Levinson, sommelière argentine reconnue, 'à mon arrivée en France, certains clients préféraient un homme, et de surcroît français, pour les conseiller sur leur choix de vin'. Vingt ans plus tard, la donne est différente. À l'heure actuelle, près de la moitié des étudiants en sommellerie sont des femmes, même si le milieu reste majoritairement masculin, notamment dans les restaurants de renom.
Lors de Chefs & Sommeliers, un des plus grands événements gastronomiques, Fabrice Sommier, président de l'Union de la sommellerie française (UDSF), confirme ces évolutions : 'Nous avons vu un changement significatif au cours des deux dernières décennies. Les femmes commencent à se faire une place de choix sur la scène'. Cela s'avère déterminant car les sommelières comme Lepeltier et Levinson figurent parmi les meilleures dans un métier dont la majorité des chefs sommeliers est encore composée d'hommes.
Notamment, Marion Cirino, récemment élue meilleure sommelière de l'année par Gault & Millau, souligne que sa compétence est ce qui compte avant tout. 'À mes yeux, le genre n'est qu'un détail', affirme-t-elle. Effectivement, elle observe que certains clients peuvent se sentir plus à l'aise avec une femme. Tout est dans l'approche, et cela s’illustre par des formations qui encouragent un éventail d'accords alimentaires allant au-delà de l'alcool, un secteur en pleine expansion.
Les jeunes sommelières, comme Agnese Morandi, mettent un point d'honneur à explorer de nouveaux horizons, avec un intérêt pour des produits plus confidentiels qui offrent des expériences gustatives uniques. Pour Morandi, apprendre à offrir des accords thés et mets est une approche novatrice qui nécessite créativité et passion.
Malgré les avancées, la quête d'égalité persiste. Peu de femmes ont à ce jour remporté des titres lors des concours de sommellerie internationale, un aspect que suivent de près les meilleures sommelières comme Lepeltier et Levinson. 'Il y a encore tant à accomplir', affirme Levinson, pleine d'espoir pour l'avenir.
Alors que Pascaline Lepeltier se prépare à représenter la France lors du concours du meilleur sommelier au monde prévu en 2026, il est clair que bien que des progrès aient été réalisés, la route vers la parité est encore longue. Selon les mots de la sommelière, 'le vin est un art qui appartient à tous, et les sommelières écrivent désormais une nouvelle histoire'.







