Les syndicats représentant les médecins libéraux ont confirmé un mouvement de grève à partir du 5 janvier, en réaction à un projet de budget de la Sécurité sociale jugé inacceptable. Malgré certaines concessions obtenues lors des discussions parlementaires, notamment la suppression d'une surtaxe sur les suppléments d'honoraires, leur colère demeure vive.
Les médecins généralistes et spécialistes s’unissent pour dénoncer une politique gouvernementale qu’ils qualifient de "piétinant" leur profession. Lors d'une manifestation à Paris prévue le 10 janvier, ils comptent exprimer leur frustration face à un cadre législatif qu’ils jugent hostile. "Jamais un gouvernement n’a autant attaqué la médecine libérale en si peu de temps", soulignent des représentants syndicaux à l'instar du Dr Patricia Lefébure de la FMF.
L’Assemblée nationale a pourtant modifié quelques points critiques, comme la possibilité pour le directeur de l'Assurance maladie d'imposer des baisses unilatérales de tarifs, mais d'autres mesures demeurent litigieuses. Parmi elles, la menace d'amendes pour les médecins ne participant pas au dossier médical partagé (DMP), jugé inefficace par les praticiens eux-mêmes. "Le DMP ne sert à rien", déclare le Dr Lefébure. De son côté, Philippe Cuq, président du Bloc, appelle à revoir ces mesures déraisonnables.
La situation est exacerbée par d'autres dispositions, incluant la possibilité d'une "baisse autoritaire" des tarifs, suscitant un climat de méfiance. "Quelle confiance peut-on accorder à un accord conventionnel si quelques décisions unilatérales peuvent tout remettre en question ?", s’interroge Agnès Giannotti de MG France.
En outre, la pression sur les médecins, notamment ceux prescrivant plus d’arrêts de travail que leurs collègues, pourrait entraîner des sanctions financières, ce qui soulève des inquiétudes quant à l’autonomie des professionnels de santé. "Nous rejetons toutes ces mesures restrictives", affirment les syndicats.
Enfin, le Bloc a également prévu une initiative à Bruxelles pour le 11 janvier. Cette "exil" vise à rassembler les praticiens face à une éventuelle réquisition par les autorités. Selon les prévisions, près de 2.000 médecins, dont des chirurgiens et anesthésistes, devraient participer à cet événement.







