Une mobilisation sans précédent se prépare dans le secteur médical français. À compter du 5 janvier prochain, six syndicats représentant les médecins généralistes et spécialistes libéraux annoncent une grève de 10 jours pour exprimer leur mécontentement face aux récentes décisions gouvernementales concernant le budget de la Sécurité sociale.
Les médecins, unis comme jamais, prévoient de quitter leurs cabinets pour rejoindre une manifestation massive à Paris le 10 janvier, défiant ainsi un gouvernement qu’ils accusent d’avoir « accumulé des attaques sans précédent » contre leur profession. Comme le souligne un porte-parole des syndicats, « jamais auparavant la médecine libérale n’avait été confrontée à tant de mesures restrictives en si peu de temps ».
Afin de soutenir leur cause, près de 20 % des médecins libéraux, soit environ 2 000 professionnels, envisagent d’aller symboliquement à Bruxelles, tout en fermant leurs cabinets durant cette période. Les consultations qui n’ont pas évolué depuis trois décennies, malgré l’inflation et l’évolution technologique, sont au centre de leur colère. Les syndicats réclament une revalorisation urgentes de leurs tarifs.
Les mesures qu’ils dénoncent incluent notamment l’imposition d’amendes significatives pour les médecins ne respectant pas l’utilisation du dossier médical partagé (DMP), ainsi que des restrictions concernant les dépassements d’honoraires pour les maladies chroniques. Ces décisions suscitent une profonde inquiétude chez les professionnels de santé, qui craignent pour leur rémunération et leur autonomie.
En outre, les syndicats s'opposent vivement à un projet de loi en cours de discussion visant à sanctionner les médecins en cas de prescriptions jugées excessives d'arrêts de travail. Ce cadre législatif pourrait renforcer des pratiques médicales basées sur des objectifs quantitatifs, nuisant ainsi à la qualité des soins, estiment-ils.
Cette mobilisation, qui touche particulièrement les cliniques privées, risque d’engendrer une surcharge de travail pour l’hôpital public, déjà à bout de souffle, comme le rapporte Le Monde.
Les médecins libéraux espèrent que cette grève attirera l'attention sur leurs demandes et stimulera une réflexion collective sur l’avenir de la médecine en France. À l’heure où les acteurs du secteur médical appellent à la solidarité, il reste à voir si le gouvernement répondra à ces revendications, quand bien même les préoccupations sont croissantes quant à la pérennité du système de santé français.







