À l'approche d'une réunion cruciale sur le budget 2026, le climat reste tendu entre députés et sénateurs. Les divergences persistantes augmentent les chances d'un échec, poussant le ministre Sébastien Lecornu à considérablement renforcer ses positions vis-à-vis des membres de la droite sénatoriale. La possibilité d'une loi spéciale est désormais envisagée.
Dans le cadre d'une commission mixte paritaire (CMP), prévue pour ce vendredi à l'Assemblée nationale, les espoirs d'un compromis efficace s'amenuisent. Des sources au sein des Républicains laissent entendre que les discussions pourraient s'achever sans consensus, avec un cadre du parti déclarant : "Je pense que c’est fini". En revanche, le président de la commission des finances à l'Assemblée, Éric Coquerel (LFI), évalue les chances de succès de la CMP à sept sur dix.
Le Premier ministre et la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, sont pleinement conscients des défis à relever. Selon un rapport du Le Monde, l'entourage du Premier ministre envisage avec sérieux la possibilité d'uneCMP qui pourrait se heurter à la résistance obstinée d'une frange du groupe LR au Sénat.
Une situation de blocage imminent ?
L'assemblée a récemment vécu une séance de questions gouvernementales particulièrement précaire, marquée par des interventions critiques des sénateurs LR. Ceux-ci ont exprimé leur mécontentement quant à la gestion du budget, tandis que le président du groupe PS au Sénat, Patrick Kanner, fait porter la responsabilité d'un éventuel échec sur la droite. "Si le budget de la France échoue, ce sera à cause de la droite au Sénat", a-t-il tweeté le mois dernier.
Les discussions se bloquent également sur des points majeurs, tels que la surtaxe sur l'impôt sur les sociétés, rejetée par les sénateurs, alors que les députés LR réclament un dégel complet du barème de l'impôt sur le revenu. Ces positions divergentes risquent d'aggraver les tensions au fur et à mesure que la date limite pour l'adoption du budget approche.
Une sortie possible par le haut
En cas d'inefficacité de la CMP, le gouvernement pourrait envisager des solutions alternatives, telles qu'une loi spéciale permettant de proroger les impôts de 2025 en 2026. Cette annonce a suscité des réactions controversées au sein du gouvernement, certaines voix se montrant sceptiques quant à l'efficacité d'une telle manœuvre.
Cependant, un député a exprimé un certain optimisme, estimant qu'une nouvelle lecture à l'Assemblée pourrait faciliter l'obtention d'un consensus sans l'implication du Sénat. "Entre députés, je suis beaucoup plus confiant quant à la possibilité d'un accord rapide", a-t-il déclaré.
Alors que le calendrier se resserre, les acteurs politiques doivent s'attendre à une semaine décisive qui pourrait redéfinir le paysage budgétaire français. Alors que le temps presse, la nécessité d'une réforme significative et d'un dialogue constructif se fait de plus en plus pressante.







