Le tribunal judiciaire de Paris a pris une décision marquante le 18 décembre en ordonnant aux fournisseurs d'accès à Internet de bloquer l'accès au site américain Watchpeopledie. Ce dernier, qui héberge des vidéos souvent choquantes et violentes, témoigne des dérives d'Internet dans la diffusion de contenus macabres.
Commanditant la mesure, la justice française a exigé qu'Orange, Free, SFR et Bouygues Télécom mettent en œuvre des solutions efficaces pour empêcher l'accès à cette plateforme par les utilisateurs situés en France. Selon le tribunal, Watchpeopledie « est entièrement dédié à la diffusion de vidéos montrant des personnes humaines en train de mourir, violentes et portant atteinte à la dignité humaine ». De plus, la plateforme n'offre pas de mécanisme suffisant pour protéger les mineurs de telles vues dérangeantes.
Les effets de cette décision sont déjà palpables. La ministre déléguée au Numérique, Anne Le Henan, a exprimé sa satisfaction face à la décision judiciaire, affirmant qu'elle prouve qu'aucune plateforme n'est au-dessus des lois françaises. L'Arcom, régulateur de l'audiovisuel et du numérique, avait recommandé cette action à la suite de plusieurs plaintes concernant des vidéos montrant des actes de violence extrême, y compris des tortures. Les demandes de retrait, non répondues jusqu'à présent, mettent en lumière l'inaction de la plateforme face à un contenu potentiellement dangereux.
Avec un public revendiqué de 4,5 millions d'utilisateurs à travers le monde, Watchpeopledie soulève un débat accablant sur la régulation de contenu en ligne et la responsabilité des plateformes dans la diffusion de contenu violent. Le sujet a été largement exploré par plusieurs médias, dont Le Monde, qui souligne l'urgence de des mesures appropriées face à une réalité numérique en constante évolution.
Cette situation n'est pas isolée. Le tribunal prévoit également de s'attaquer à toute autre plateforme prenant la relève deWatchpeopledie ou reproduisant des contenus incriminés. Ce développement s'inscrit dans une tendre plus large visant à protéger les citoyens français des dangers inhérents à la navigation sur des sites de contenu inapproprié.
À l'heure où ce site reste encore accessible en France, la société civile attend des garanties plus solides pour prévenir de telles dérives dans le futur. L'Arcom a déclaré qu'elle continuerait de surveiller la situation de près, posant la question cruciale : jusqu'où les régulateurs peuvent-ils aller pour assurer la sécurité des utilisateurs sur Internet ?







