Le ministre de la Culture serbe, Nikola Selakovic, a été inculpé par le Parquet serbe en raison de soupçons d'illégalités dans l'approbation d'un projet immobilier controversé en lien avec Jared Kushner, gendre de l'ancien président américain Donald Trump. Cette affaire a suscité un vif débat dans le pays, où la mémoire des bâtiments détruits lors des bombardements de l'OTAN en 1999 reste sensible.
Le projet prévoit la démolition du siège de l'ancien état-major de l'armée yougoslave pour y ériger un hôtel de luxe. Bien que le projet ait été suspendu, il a déjà fait couler beaucoup d'encre. Des allégations ont émergé, affirmant que la décision de lever le statut de protection culturelle du site reposait sur un document falsifié. Cette pratique a été confirmée par Goran Vasic, le directeur intérimaire de l’Institut pour la protection des monuments, qui a avoué avoir falsifié le document incriminé.
Le Parquet a également inculpé trois autres individus, et ensemble, ils pourraient faire face à des peines allant jusqu'à cinq ans de prison. Malgré ces développements, le gouvernement serbe, dirigé par le président Aleksandar Vucic, a continué à appuyer le projet décrivant celui-ci comme urgent pour la modernisation de la Serbie. « Je ne laisserai pas des personnes sans mauvaises intentions être poursuivies pour un projet qui était en réalité une initiative positive », a-t-il déclaré lors d'une visite récente en région.
Cette affaire illustre un conflit croissant entre le désir de développement économique et la préservation de la mémoire historique en Serbie. Les organisations de défense des droits humains et certains experts appellent à une plus grande transparence dans le processus d'approbation des projets immobiliers. Selon un rapport de Le Monde, les manifestations de citoyens en défense de la préservation des sites culturels se multiplient, accentuant la pression sur le gouvernement pour qu'il revienne sur sa décision.
Au cœur de cette controverse se trouve l'entreprise de Jared Kushner, qui a signé, en 2024, un contrat de location à long terme avec le gouvernement serbe. Les critiques s'interrogent sur les motivations derrière ce partenariat, soulignant les dangers d'une corruption endémique dans les sphères politiques et économiques du pays. La situation en Serbie pourrait donc devenir un terrain fructueux pour les tensions politiques futures, alors que l'opinion publique exige des comptes.







