Dans une tragédie dévastatrice survenue le 13 décembre, six Casques bleus bangladais ont perdu la vie lors d'une attaque de drones à Kadougli, au Soudan. L’incident met en exergue l'escalade alarmante des violences dans la région du Kordofan, où la situation se dégrade rapidement.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a qualifié cette attaque de "horrible" et a renouvelé ses appels pour un cessez-le-feu. La Force intérimaire de sécurité des Nations unies pour Abyei (Fisnua) a confirmé que l’attaque avait été menée par des drones, entraînant également des blessures graves chez six autres soldats.
Le ministère des Affaires étrangères du Bangladesh a fermement condamné cette attaque et a demandé à l’ONU de garantir des soins médicaux appropriés pour les blessés. Dans un communiqué touchant, le Premier ministre intérimaire du Bangladesh, Muhammad Yunus, a exprimé sa profonde tristesse face à cette tragédie.
Kadougli : une ville sous le joug de la guerre
Kadougli, capitale du Kordofan-Sud, est devenue le théâtre d'une intense violence, assiégée depuis un an et demi par des paramilitaires. Début novembre, l’ONU a déclaré un état de famine dans cette région, illustrant ainsi la détresse humanitaire croissante. Les Forces de soutien rapide (FSR), accusées par le gouvernement soudanais, sont au cœur des accusations concernant cette attaque.
Témoins de l'attaque ont rapporté des tirs de drones sur le quartier général de l’ONU, des images qui montrent des colonnes de fumée noire s'élevant de la base de la Fisnua. Le Conseil de souveraineté soudanais, dirigé par le général Abdel Fattah Al-Bourhane, a qualifié cette attaque d'"escalade dangereuse", tandis que le Premier ministre Kamil Idris a dénoncé les "milices rebelles terroristes".
Plusieurs experts, notamment des analystes de la crise soudanaise, notent que la hausse de la violence au Soudan expose non seulement les missions de l’ONU, mais également les civils pris au piège dans ce conflit. Des millions de personnes ont été déplacées depuis le début des hostilités en avril 2023, et l’ONU qualifie cette situation de "pire crise humanitaire au monde".
La Fisnua, qui sert de bouclier pour les civils, compte environ 4 000 militaires et policiers dans la région d’Abyei, un point stratégique bordant les zones de conflit. La situation exige une attention internationale urgente et des actions concrètes pour protéger les vies humaines et restaurer la paix.







