Paris (France) - Dans un contexte politique tendu, le Premier ministre français Sébastien Lecornu enregistre un petit rebond de sa popularité, selon le dernier sondage Ipsos BVA-CESI publié par La Tribune. Ce regain est attribué à un accord récent avec le Parti Socialiste sur le budget de la Sécurité sociale, qui a permis d'apaiser temporairement les tensions entre les différents blocs politiques.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : avec une progression de 4 points, Lecornu atteint désormais 29% d'opinions favorables, tandis que 58% des répondants demeurent défavorables à son action, une légère baisse de 2 points. Ce revirement est particulièrement frappant chez les sympathisants de La France Insoumise (LFI) et du Rassemblement National (RN), qui voient leur opinion à l'égard du Premier ministre s'améliorer de respectivement 8 et 7 points. En revanche, il subit une chute notable parmi les électeurs de la droite et ceux du mouvement macroniste, qui affichent des baisses de 11 et 6 points respectivement.
Brice Teinturier, le directeur délégué général d'Ipsos BVA, explique cette dynamique : "M. Lecornu donne des gages à la gauche, ce qui indéniablement ne plaît pas à son propre camp. C'est une situation de 'chassé-croisé' qui reflète une désaffection croissante parmi ses alliés traditionnels." Pendant ce temps, le président Emmanuel Macron reste enlisée dans son impopularité, avec seulement 18% d'opinions favorables, tout près de son plus bas historique enregistré en septembre, souligne un article de France Info.
Dans le même temps, les personnalités considérées comme ses successeurs potentiels ne semblent pas en mesure de tirer profit de l'évolution actuelle. Jordan Bardella et Marine Le Pen, malgré leurs positions respectives qui s'établissent à 33% et 30%, enregistrent une baisse de quatre et trois points par rapport au dernier sondage. Édouard Philippe, ancien Premier ministre, voit également sa popularité fléchir de six points à 18%, tandis que Bruno Retailleau et Jean-Luc Mélenchon perdent respectivement quatre et deux points dans les sondages.
Ce type d'analyse met en évidence la volatilité du paysage politique français, où chaque geste peut provoquer des réactions en chaîne. Les experts restent partagés quant à la capacité de Lecornu à capitaliser sur cette opportunité tout en gardant une majorité stable au sein de son gouvernement.
Ce sondage, qui représente un instantané de l'opinion publique, a été réalisé entre le 10 et le 12 décembre auprès d'un échantillon de 1.000 Français âgés de 18 ans et plus, par la méthode des quotas.







