Le 27 novembre dernier, le conseil de prud’hommes de Paris a rendu un verdict marquant pour Bertrand Renard et Arielle Boulin-Prat, figures emblématiques de l'émission phare "Des chiffres et des lettres". Après 47 et 36 ans de service respectivement, les deux animateurs, évincés à l'été 2022, recevront près de 450 000 euros de la part de France Télévisions, suite à une décision qui dénonce l'exécution déloyale de leur contrat de travail ainsi qu'une discrimination fondée sur l'âge.
Ce jugement, largement relayé par des médias tels que Le Parisien, souligne la requalification des multiples contrats à durée déterminée (CDD) en un contrat à durée indéterminée (CDI). Pour Renard, le salaire mensuel brut de référence a été fixé à 5 600 euros, tandis qu'Arielle Boulin-Prat se voit attribuer un salaire de 5 400 euros. La justice a conclu que leur licenciement était nul et a accordé environ 230 000 euros à Renard et 220 000 euros à Boulin-Prat, incluant des indemnités conventionnelles et 10 000 euros chacun pour la "rupture brutale et vexatoire" de leurs contrats.
Me Juliette Mascart, l'avocate des deux animateurs, a exprimé sa satisfaction face à cette décision, tout en précisant qu'un appel n'était pas à exclure. Du côté de France Télévisions, aucune déclaration n'a été faite suite à ce jugement qui remet en question les pratiques de l’audiovisuel public en matière de traitement de ses employés, en particulier ceux ayant atteint un certain âge.
La question de la discrimination basée sur l'âge dans le milieu du travail a été soulevée par plusieurs experts, affirmant que cette affaire pourrait ouvrir la voie à des changements nécessaires dans les stratégies de gestion des ressources humaines au sein des entreprises publiques. Selon l’économiste spécialisé dans le droit du travail, Dr. Philippe Gibbons, cette décision pourrait inciter d’autres employés à se battre pour leurs droits, notamment contre les pratiques jugées injustes et discriminatoires
En somme, cette décision ne fait pas qu’indemniser deux historiques de la télévision, mais elle résonne comme un appel à une réflexion plus large sur la manière dont les talents chevronnés sont traités dans le monde de l'audiovisuel et au-delà.







