Le 8 décembre, Jean-Philippe Tanguy, député du Rassemblement national, a révélé son intention de soumettre une proposition de loi visant à rouvrir les maisons closes en France, fermées depuis 1946. Cette initiative suscite déjà une vive opposition de la part des associations et des travailleurs du sexe, qui critiquent ce projet comme étant rétrograde.
Lors d'une récente apparition sur France Info, Lénaig Le Fouillé, porte-parole du Mouvement du Nid, une association engagée dans la lutte contre la prostitution, a qualifié la démarche du parti d'extrêmement conservatrice. Elle a déclaré : "Cette proposition néglige les réalités vécues par les travailleuses du sexe et risque d'aggraver leur situation." Cette inquiétude est partagée par de nombreux experts et militants, qui soulignent le besoin d'une approche axée sur les droits et la protection des travailleurs du sexe plutôt que sur une réglementation basée sur des modèles dépassés.
Les députés Tanguy et Sébastien Chenu envisagent également d'organiser ces maisons en coopératives. Cependant, cette vision idéalisée d'une régulation formelle est critiquée pour son manque de considération des dynamiques réelles de la prostitution, déclarent des sociologues dans des études récentes sur le sujet. Ainsi, Christine Bouchet, sociologue spécialisée dans le domaine de la sexualité commerciale, affirme que "la légalisation ne garantit pas toujours la sécurité et le bien-être des travailleurs, souvent, elle peut aggraver les vulnérabilités existantes."
Les récents débats autour de cette proposition témoignent non seulement d’un clivage politique mais aussi d’un conflit de valeurs profond au sein de la société française. Beaucoup plaident pour des politiques qui prendraient mieux en compte les voix des travailleuses du sexe elles-mêmes. Les réactions à venir seront sans aucun doute déterminantes pour la direction que prendra ce dossier dans les mois à venir.







