Un sentiment de terreur imprègne la famille depuis les événements. Patrick Klugman, leur avocat, a exprimé l'angoisse ressentie par ses clients. En effet, Leila Y. a été accusée d'avoir tenté d'empoisonner un couple juif, parents de trois enfants âgés de 3, 6 et 8 ans. L'incident a eu lieu à la fin janvier 2024, lorsqu'un goût suspect a été noté dans des aliments, aboutissant à une peur constante au sein de la famille.
Tout commence le 26 janvier 2024, jour où Sarah C., la mère, remarque une étrange saveur dans son vin, lui rappelant celle d'un produit ménager. Cette alerte s'intensifie lorsqu'elle découvre, quelques jours plus tard, une mousse étrange dans une bouteille de jus de raisin. Le mari, quant à lui, réalise également que des pâtes, après avoir été sans incident, ont un goût d'un parfum non identifié le lendemain.
Intoxication au spray ménager et gel WC
Les soupçons se portent rapidement sur la nourrice, embauchée trois mois auparavant, après une dispute liée à sa rémunération. Cette dispute s'est déroulée après les événements tragiques du 7 octobre 2023, une coïncidence, selon son avocate, qui plaide une manipulation psychologique sur sa cliente.
"Elle se sentait sous-payée après une longue journée de travail, et les tensions se sont intensifiées après des événements tragiques internationaux," a déclaré Me Solange Marle.
Ayant reconnu lors de sa garde à vue avoir ajouté des produits ménagers à des aliments, Leila Y. évoque que ce geste était une "punition" et qu'elle n'avait pas voulu nuire aux enfants. Malgré cela, le jus de raisin destiné aux enfants a également été empoisonné, bien qu'ils aient échappé au pire grâce à la vigilance parentale. L'accusée a tenté de justifier son acte en affirmant avoir confondu les bouteilles, mais ses aveux semblent ambigus.
"C'était une erreur, je ne voulais pas toucher aux enfants," a-t-elle affirmé lors d'une de ses auditions.
En garde à vue, les propos antisémites de Leila Y. ont également émergé, notamment à l'encontre de la communauté juive, qu'elle associe à des stéréotypes d'argent et de pouvoir. Ces déclarations, interprétées comme des indices d'une motivation antisémitique, ont ainsi été retenues par les magistrats. Selon eux, ces paroles étaient "loin d’être anodines", portant suspicion sur sa réelle motivation.
Patrick Klugman, représentant la famille, conteste la version de l'accusée. Selon lui, il s'agit d'une personne qui nourrit un ressentiment envers les juifs, ciblant cette famille en raison de leur origine. Pour les avocats de la défense, ces déclarations se justifient par le ressentiment de la nourrice envers son employeur, assurant que cela ne devrait pas être assimilé à de l'antisémitisme.
Cette affaire soulève ainsi des questions profondes sur la ligne entre problème personnel et motivations plus sinistres, notamment dans un contexte de hausse des actes antisémites en France. La nourrice encourt une peine maximale de 6 ans d'emprisonnement et 90,000 euros d'amende.







