Dix ans se sont écoulés depuis la nuit tragique du 2 au 3 décembre 2015, lorsque Babacar Gueye, âgé de 27 ans, a perdu la vie à Rennes, touché par des balles policières. Dans un immeuble aujourd'hui disparu, Babacar a été victime d'une crise d'angoisse qui l’a poussé à utiliser un couteau pour se blesser. Son ami avait alors prévenu les secours, mais les événements ont pris une tournure fatale.
Ce weekend, environ 250 personnes se sont réunies à Rennes pour honorer sa mémoire et réclamer justice. Sa sœur, Awa Gueye, a clairement exprimé sa détermination à continuer la lutte pour que des comptes soient rendus. Elle se tourne désormais vers la Cour de cassation afin de contester les décisions précédentes, dénonçant ainsi l'impunité face à la violence policière.
Des experts et des militants des droits de l'homme soulignent l'importance de cette mobilisation. Pour Fabien Tonnelier, sociologue à l’Université de Rennes, « il est crucial de rappeler que chaque vie perdue, comme celle de Babacar, mérite que l’on se batte pour des changements dans le système ». Ces événements ravivent des interrogations sur l’usage de la force par les policiers, notamment dans un contexte où des réformes sont appelées de toutes parts.
Les manifestations et les rassemblements autour de cette question témoignent d'un besoin pressant de dialogue et de réformes auprès des institutions judiciaires et policières. D'autres voix, comme celles de Collectifs d’anciens victimes de violences policières, partagent également leur soutien à la famille de Babacar et demandent des mesures concrètes pour éviter de tels drames à l'avenir.
Ce samedi marquera donc non seulement un souvenir empreint de tristesse, mais aussi un nouvel élan pour la justice sociale et la réforme des pratiques policières en France.







