Le procès de Maylis Daubon, une mère de famille tragiquement impliquée dans l'empoisonnement de ses propres filles, a conduit à une condamnation exemplaire de trente ans de réclusion. Le verdict, prononcé le 3 décembre, répond à des faits jugés 'd'une particulière gravité', après que l'une de ses filles, Enéa, a perdu la vie suite à une overdose de Propranolol.
Dans les mots de la présidente de la cour d'assises, Emmanuelle Adoul, cette peine de trente ans, assortie d'une période de sûreté de 20 ans, reflète non seulement la gravité de l'affaire mais aussi les souffrances endurées par les victimes. "Au regard de la durée des faits et des préjudices pour les parties civiles, une réponse pénale forte était inévitable", a-t-elle affirmé.
Enéa, qui avait seulement 18 ans au moment de son décès, souffrait de troubles psychologiques et avait été déscolarisée depuis plus d'un an. Son décès, survenu après une crise de convulsions, a été attribué à une ingestion de Propranolol à un taux dépassant de dix fois la dose recommandée, illustrant la gravité de la situation décrite par l'enquête. L'avocat général, Marc Bourragué, a mis en avant la circonstance aggravante de ces empoisonnements, notant que cela s'était produit dans un contexte de 'sujétion psychologique'.
Selon plusieurs spécialistes, dont le psychiatre Dr. Michel Charpentier, la mère présumée coupable présente des traits caractéristiques du syndrome de Münchhausen par procuration, ce qui rend cette affaire d'une complexité émotionnelle et psychologique particulièrement intense. "Il est essentiel de comprendre les dynamiques familiales en jeu pour prévenir de telles tragédies à l'avenir", a-t-il ajouté.
Des témoignages de proches de la famille soulignent le caractère dévastateur de cette affaire. "C'était une famille qui semblait ordinaire en dehors, mais il y avait des problèmes profondément ancrés qui n'étaient pas visibles", a déclaré un ami de la famille à Le Monde.
La décision du tribunal incarne une volonté de justice face à un acte désespérément tragique, soulignant l'importance de l'accompagnement psychologique dans les dynamiques familiales vulnérables. Reste à savoir comment cette affaire ébranlera la conscience collective et les législations liées à la santé mentale et à la protection des plus fragiles.







