La commune d’Auriol, située dans les Bouches-du-Rhône, se trouve en proie à un profond malaise depuis la condamnation en mai 2023 du Père Charles Sighieri, ancien curé des paroisses de La Capelette et Saint-Loup. Jugé par le tribunal correctionnel de Marseille pour des agressions sexuelles, il doit également faire face à un jugement canonique qui suspend ses pouvoirs de prêtre.
Malgré les instances ecclésiastiques ayant ordonné son assignation à résidence en dehors d’Auriol, le clerc continue d’y vivre, suscitant une inquiétude palpable parmi les fidèles. Les autorités religieuses de Marseille n’ont pas encore appliqué cette décision, ce qui ne fait qu’aiguiser les tensions au sein de la communauté. De nombreux paroissiens s’interrogent : comment ce prêtre, reconnu coupable de crimes graves, peut-il encore arpenter les rues de leur village ?
Selon un communiqué de l’Église, le Tribunal pénal canonique national (TPCN), mis en place pour traiter des affaires de violences sexuelles, a été saisi de cette affaire depuis sa création en 2022. La décision du TPCN, rendue le 6 juin, devrait logiquement amener à une réflexion plus large sur la manière dont l’Église gère les questions liées à la sécurité de ses paroissiens, notamment en ce qui concerne la protection des plus vulnérables.
Les experts en psychologie sociale soulignent que la présence d’une figure controversée comme le Père Sighieri dans un espace communautaire peut générer des sentiments de peur et de méfiance. Une situation qui appelle à repenser la manière dont l’Église et la société abordent les abus au sein de leurs structures,
affirme Dr. Eloïse Marchand, chercheuse en sociologie des religions.
D’autre part, plusieurs initiatives sont en cours pour renforcer la sensibilisation sur ces sujets au sein des paroisses. Des conférences sont désormais organisées pour discuter de la prévention des abus sexuels dans les institutions religieuses, comme l’a rapporté La Provence.
La situation est d'autant plus délicate qu'elle met en lumière des problématiques qui dépassent le cadre d’Auriol, touchant le diocèse dans son ensemble. Les paroissiens espèrent voir des mesures plus efficaces mises en place pour garantir leur sécurité et restaurer la confiance dans une institution déjà mise à mal par de précédents scandales.







