Les ministres des Finances de l'Union européenne ont validé l'instauration d'une taxe forfaitaire de trois euros prévue pour le 1er juillet 2026, visant principalement les petits colis importés. Cette mesure, motivée par la volonté de réguler le flux massif de produits à bas prix en provenance de Chine, très souvent commandés via des plateformes comme Shein et Temu, devrait permettre de rétablir une concurrence plus équitable sur le marché européen.
En effet, en 2024, près de 4,6 milliards d'envois, d'une valeur inférieure à 150 euros, ont été enregistrés sur le marché européen, dont 91 % provenaient de Chine. La situation a soulevé des préoccupations croissantes parmi les producteurs et commerçants européens, qui dénoncent une concurrence jugée déloyale.
Le ministre français de l'Économie, Roland Lescure, a salué cette décision comme une avancée majeure, affirmant que ces livraisons en provenance d'Asie ne respectaient souvent pas les normes de sécurité européennes et fragilisaient le commerce traditionnel. Une telle situation, a-t-il ajouté, n'est pas viable à long terme, et il était impératif d'agir rapidement.
Cette taxe, qui s'inscrit dans un cadre plus large de réforme de l'Union douanière, ne sera qu'une étape initiale. À partir de novembre 2026, d'autres frais de traitement pourraient être ajoutés pour encore alléger la pression sur le marché. Ces mesures visent à compenser le coût des contrôles améliorés à la frontière, notamment pour intercepter les produits dangereux ou contrefaits. Le ministre Lescure a exprimé ses préoccupations : "Il est crucial d'assurer la sécurité des consommateurs en renforçant les contrôles sur les marchandises importées."
Avec cette décision, l'UE espère également prendre l'initiative contre l'augmentation des achats en ligne jugés peu réglementés, et qui, selon plusieurs experts, pourraient s'accompagner d'autres mesures au niveau national, comme l'ont indiqué des sources au sein de la Commission européenne. "C'est un signal fort envoyé aux plateformes de commerce en ligne", a commenté un économiste de l'Institut Montaigne, soulignant que le marché avait besoin de règles du jeu plus fluides pour permettre une concurrence juste. En attendant, les e-consommateurs devront se préparer à voir le coût de leurs achats en ligne augmenter, avec l'entrée en vigueur de cette nouvelle taxe d'ici deux ans.







