L'ex-Premier ministre malaisien Najib Razak a été déclaré coupable d'abus de pouvoir et de blanchiment d'argent dans le cadre du scandale 1MDB, une affaire qui a éclaboussé la Malaisie et choqué le monde. À 72 ans, Najib, déjà derrière les barreaux, risque de passer encore de nombreuses années en prison suite à cette décision rendue par la Haute Cour de Kuala Lumpur.
Les accusations versent dans une histoire complexe de détournement de fonds, où plus de 2,28 milliards de ringgits (environ 554 millions de dollars) auraient été mal utilisés pour financer des achats extravagants, allant d'un yacht luxueux à des œuvres de Monet et Van Gogh. Ce détournement a entraîné des investigations internationales, notamment aux États-Unis, en Suisse et à Singapour, mettant en exergue les failles d'un système censé favoriser le développement économique de la Malaisie.
Lors de l'audience, le président de la cour, Collin Lawrence Sequerah, a clairement stipulé qu'une preuve au-delà du doute raisonnable avait été établie contre l'ancien chef d'État. Les arguments de la défense qui tentaient de faire passer certains fonds pour des dons du Moyen-Orient ont été catégoriquement rejetés par le juge.
Najib a tenté de se défendre, affirmant son ignorance quant aux activités illicites liées à la gestion du fonds 1MDB. Pourtant, les preuves présentées lors du procès, incluant des extraits bancaires et les déclarations de plus de 50 témoins, semblent indiquer une implication directe de sa part dans cette affaire. L'accusation a réfuté les tentatives de la défense de blâmer Jho Low, un homme d'affaires en fuite souvent décrit comme le principal orchestrateur du fiasco. Selon des experts juridiques, cette décision pourrait marquer un tournant dans la lutte contre la corruption en Malaisie.
Ce procès a des répercussions politiques majeures, ayant contribué à la chute de Najib et à la perte de pouvoir de l'UMNO (Organisation nationale unifiée des Malais) en 2018, un événement historique marquant un changement dans le paysage politique malaisien. "Il est crucial que ces jugements soient prononcés pour restaurer la confiance du peuple en la justice", a déclaré un expert en droit pénal cité par France 24.
Aujourd'hui, tandis que Najib Razak attend sa sentence finale, la Malaisie observe de près les développements de ce dossier qui pourrait transformer le rapport à la corruption au sein des institutions.







