EDF, le géant de l'énergie français, a ajusté ses prévisions concernant le coût de construction des six réacteurs EPR2, désormais estimé à 72,8 milliards d'euros, en termes de valeur de 2020. Cette révision représente une hausse de près de 40% par rapport aux estimations précédentes, qui étaient passées de 51,7 à 67,4 milliards d'euros. De cette manière, EDF souhaite intégrer une provision pour faire face aux aléas qui pourraient survenir durant la construction.
Dans le cadre de ce projet, la compagnie prévoit de mettre en service la première unité à Penly d'ici 2038, avec l'engagement que le premier béton nucléaire sera coulé au début de 2029. Ce calendrier ambitieux témoigne de la volonté de l'État français d'accélérer la transition énergétique et de renforcer la part du nucléaire dans son mix énergétique.
Conformément à la stratégie du gouvernement, cet énorme budget sera examiné par la Délégation interministérielle au nouveau nucléaire (DINN) lors d'un audit prévu au premier trimestre 2026. Avant même que la décision finale d'investissement ne soit prise, prévue pour la fin de l'année prochaine, EDF s'est engagé à travailler sur un plan de financement solide. Celui-ci inclura un prêt à taux bonifié de l'État qui couvrirait environ 60% des coûts de construction et un contrat de différence de 40 ans pour sécuriser les recettes, afin de garantir le remboursement du prêt.
D'après des experts du secteur, cette hausse de coût pourrait soulever des préoccupations quant à la viabilité financière du projet et à la capacité d'EDF à gérer un tel investissement dans le contexte économique actuel. Un porte-parole d'EDF a déclaré : « Ce projet est crucial pour garantir l'indépendance énergétique de la France et répondre aux défis du changement climatique. » Cependant, des analystes de l'industrie, comme ceux de l'agence de notation Moody's, restent prudents, ayant indiqué que « des retards et des investissements supplémentaires dans des projets majeurs de cette nature peuvent nuire sérieusement à la situation financière d'EDF. »
En somme, le futur des réacteurs EPR2 soulève à la fois des espoirs et des inquiétudes dans le secteur énergétique français. Avec une telle augmentation du coût, le dialogue entre les acteurs du marché, les gouvernements et le public sera plus crucial que jamais dans les mois à venir.







