Depuis deux ans et demi, la réforme de l'assurance chômage de 2023 commence à montrer ses conséquences sur les droits des demandeurs d'emploi. Un bilan récent de l'Unédic révèle que la durée d'indemnisation a chuté de 14% en moyenne, faisant passer la durée maximale d'indemnisation de 24 à 18 mois. Cette mesure vise à ajuster le soutien aux chômeurs dans un contexte économique en constante évolution.
Avec une réduction de 25% de la durée d'indemnisation pour les nouveaux entrants depuis le 1er février 2023, il est noté que la durée minimale d'indemnisation est maintenue à six mois. Le gouvernement a également prévu que cette durée puisse s'étendre si le taux de chômage dépasse les 9%. Actuellement, ce taux s'établit à 7,7%, ce qui signifie que les effets de la réforme sont encore en cours de développement.
Selon l'Unédic, « 71% des allocataires relevaient du nouveau dispositif fin juillet 2025 », soulignant que la réforme devrait toucher une large majorité des nouveaux allocataires dans les années à venir, à l'exception des territoires d'Outre-mer. La durée moyenne de droit passe ainsi de 20 à 16 mois, soit une diminution de 20%. Cependant, la baisse est encore plus accentuée pour les bénéficiaires de moins de 53 ans, où la durée d'indemnisation a diminué de 20%.
Un point préoccupant soulevé par l'Unédic est l'augmentation du nombre de personnes arrivant en fin de droit sans possibilité de rechargement, qui a augmenté de façon alarmante de 41.000 à 70.000 entre mars 2023 et mars 2025. Dans ce cadre, la réforme pourrait entraîner un grand nombre d'individus confrontés à des situations précaires.
Les économies réalisées sont estimées à environ 4,5 milliards d'euros par an, mais l'impact financier reste à observer d'ici 2027. L'Unédic affirme ainsi que « il s'agit de la réforme ayant le plus fort impact financier sur l'assurance chômage au cours de la dernière décennie ».
En parallèle, une autre réforme, partiellement mise en œuvre au printemps 2025, retarde l’âge de départ à 55 et 57 ans pour bénéficier de durées d'indemnisation prolongées. Au début de 2026, syndicats et employeurs devront également négocier sur les ruptures conventionnelles, avec un objectif d'économie de 400 millions d'euros par an, selon des informations publiées par Le Monde.
Alors que la réforme de 2023 continue d'affiner le paysage de l'assurance chômage en France, l'impact sur le retour à l'emploi des chômeurs reste encore à évaluer. Les experts s'interrogent sur les conséquences à long terme de ces changements sur la précarité et l'insertion professionnelle des demandeurs d'emploi.







