Au cœur de la campagne municipale à Marseille, Sébastien Delogu, candidat LFI, voit ses déclarations sur la police créer des vagues. Lors d'un meeting le 6 décembre, il a affirmé que "la police tue", soutenant Assa Traoré, sœur d'Adama Traoré, victime de violences policières. Ces mots ont suscité un tollé dans le paysage politique local.
Le meeting de Delogu à la Friche de la Belle de Mai, rassemblant environ mille personnes, a été marqué par des déclarations frappantes. Auprès d’Assa Traoré, il a déclaré : "Ça les fait criser quand on dit que la police tue. Mais la police, elle a tué son frère, donc il ne faut pas l’oublier". Ces propos interviennent dans un contexte où les événements entourant la mort d'Adama Traoré en 2016 demeurent très controversés et où sa famille envisage de se pourvoir en cassation après un non-lieu déclaré par la justice en août 2023.
Des réactions qui fusent
La réponse de l'opposition ne s'est pas fait attendre. Franck Allisio, candidat RN, a publié une vidéo où il défend le rôle des forces de l'ordre, affirmant qu'elles risquent leur vie au quotidien. Il a également annoncé avoir signalé les propos de Delogu au procureur, invoquant son devoir de député pour porter cette affaire devant la justice.
Le maire de Marseille, Benoît Payan, a jugé que les déclarations de Delogu constituent "une faute morale", rappelant la complexité des situations impliquant les forces de police : "Dire que la police tue, c’est hors de propos", a-t-il fait savoir lors d’une intervention sur BFMTV Marseille Provence.
Jacques Witkowski, préfet des Bouches-du-Rhône, a également pris position en dénonçant ces propos comme une atteinte à la réputation des forces de l’ordre, qui s'engagent chaque jour pour la sécurité des citoyens. Delogu, pourtant, réaffirme sa position, accusant les autorités d'utiliser leurs prérogatives pour tenter de le faire taire sur ce sujet sensible.
La montée des tensions autour de la question des violences policières en France souligne un débat qui dépasse souvent les clivages politiques. Des organisations telles que Amnesty International et des experts en justice sociale continuent de plaider pour un examen approfondi des cas de violences policières, et les voix comme celles de Delogu s'inscrivent dans une contestation plus large de ces réalités. Alors que la campagne électorale entre dans sa phase décisive, ces débats pourraient avoir des répercussions significatives sur les résultats des municipales à Marseille.







