Dans son dernier ouvrage, Nicolas Sarkozy fait le choix d'aborder l'attentat tragique du DC-10, qui a coûté la vie à 170 personnes en 1989. Sa représentation de cet événement, synonyme de douleur pour les familles des victimes, suscite une vive réaction de leur part.
Les familles des victimes, actives dans le procès concernant le financement libyen de la campagne présidentielle de Sarkozy en 2007, se déclarent « affligées » par sa narration. Dans Le journal d'un prisonnier, publié le 10 décembre 2025, Sarkozy semble prendre le rôle de la victime, affirmant que les familles sont « ingrates et revanchardes ». Le collectif Les Filles du DC-10 n'a pas tardé à répondre, qualifiant cette inversion des rôles d'un choix « assumé » pour déformer les faits.
Le tragique attentat du 19 septembre 1989, orchestré par des agents libyens, reste un sujet sensible en France et à l'international. Dans un communiqué, les proches des victimes soulignent : « Une fois encore, Nicolas Sarkozy inverse les rôles, faisant croire qu'il serait la véritable victime. »
Sarkozy a été condamné pour avoir légitimé des contacts avec des dignitaires libyens, dont Abdallah Senoussi, responsable de l'attentat. Malgré cela, il nie avoir eu des échanges directs avec cet homme. Toutefois, les familles des victimes estiment que ces affirmations sont une « distorsion de la vérité », rappelant que ses collaborateurs avaient bel et bien interagi avec Senoussi.
Avec des commentaires acerbes sur la douleur des familles, Sarkozy évoque également les auditions des proches des victimes lors du procès. Bien qu'il admette avoir été touché par certains témoignages, il se dit affecté par les critiques à son égard, ajoutant une couche de complexité à cette affaire déjà sensible.
Experts et commentateurs s'accordent à dire que cette situation souligne une fracture persistante dans la société française, divisée entre ceux qui se souviennent de cette tragédie avec peine et ceux qui, comme Sarkozy, cherchent à redéfinir leur place dans l'histoire.
Le jugement en appel de Nicolas Sarkozy, prévu entre le 16 mars et le 3 juin 2026, pourrait influencer profondément la perception publique de cet ancien président, déjà marquée par ses précédentes condamnations dans divers nuages judiciaires.







