La cour d'appel de Paris a programmé la poursuite du procès de Christophe Ruggia, accusé d'agressions sexuelles par l'actrice Adèle Haenel, pour le 23 janvier. Lors d'une première audience, qui s'est tenue le 19 décembre, le cinéaste a nié les accusations, affirmant : 'je ne suis ni un agresseur ni un pédophile'.
La victime présumée, Adèle Haenel, a accusé Ruggia d’agressions survenues entre 2001 et 2004, à l’époque où elle avait entre 12 et 14 ans. Les faits se seraient produits après le tournage du film *Les Diables*, qui a marqué son entrée dans le monde du cinéma. Durant son témoignage, Haenel a décrit des agressions répétées et une emprise psychologique significative de la part du réalisateur.
La situation a suscité une onde de choc dans le milieu cinématographique français, renforçant la nécessité de réexaminer la manière dont les agressions sexuelles sont traitées dans l’industrie. 'Cette affaire illustre un problème systémique dans le théâtre et le cinéma, où le pouvoir est souvent abusé', déclare Vanessa Paradis, experte en droit des femmes.
Ruggia, condamné à quatre ans de prison dans une décision prise par le tribunal de première instance, conteste les faits en invoquant une 'reconstruction' des souvenirs de Haenel, qu’il accuse d’en vouloir à sa carrière. Selon lui, les accusations ont émergé à un moment où l’actrice peinait à trouver des rôles après son succès initial.
Des experts en psychologie, tels que le Dr. Philippe Garigue, estiment que cette dynamique est courante : 'Les victimes peuvent parfois attendre des années avant de parler, et leurs souvenirs peuvent évoluer avec le temps, mais cela ne réduit en rien la validité de leur expérience.'
En attendant la suite de ce procès, la société française continue de débattre des questions de pouvoir et de consentement, notamment depuis le mouvement #MeToo qui a ébranlé de nombreuses industries à travers le monde. L'espoir d'une meilleure prise en charge des victimes et la volonté de changer les mentalités demeurent au cœur de cette affaire emblématique.







