L’ancien Premier ministre français, François Fillon, a récemment émis des réserves sur l'idée d'un front républicain contre le Rassemblement national (RN). Lors d'un entretien accordé au Figaro, Fillon a affirmé que le RN, en tant que parti respectant la Constitution, a sa place dans l’« arc républicain ». Ses commentaires soulignent une tendance croissante vers un rapprochement entre la droite traditionnelle et l'extrême droite.
Fillon a qualifié de « déni de démocratie » l’appel à un barrage républicain contre le RN. Cette déclaration marque une rupture avec le discours traditionnel de la droite, qui, depuis des décennies, a cherché à se distancier de l'extrême droite, une position autrefois défendue par Jacques Chirac. En citant les valeurs républicaines partagées, Fillon tente de redéfinir les alliances politiques à droite.
En outre, il a suggéré qu’il démissionnerait s'il était à la place d’Emmanuel Macron, qu'il accuse de ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour gérer les problèmes financiers du pays. « À sa place, je tirerais les conséquences de l’état du pays et je me retirerais pour éviter de perdre du temps précieux », a-t-il déclaré. Il a également proposé que si Macron choisit de rester en fonction, il devrait envisager de dissoudre l’Assemblée nationale pour redonner la parole aux citoyens.
Ces propos s'inscrivent dans un contexte où d'autres figures de la droite, comme Nicolas Sarkozy, se désengagent également de l'idée d'un front républicain. Dans son récent ouvrage, Sarkozy a affirmé qu'il ne s'associerait pas à une telle initiative, suggérant ainsi un changement dans les dynamiques politiques traditionnelles.
Des experts de la politique française remarquent que ces déclarations de Fillon pourraient redéfinir le paysage politique en vue des prochaines élections. Les analystes s'interrogent sur la possibilité d'une alliance de facto entre une partie de la droite et le RN, ce qui pourrait bouleverser l'échiquier politique français. Selon un commentaire du politologue Jean-Marie Durand, « ces changements laissent entrevoir une transformation significative des rapports entre les partis de droite et l'extrême droite, rendant la dynamique électorale encore plus imprévisible ».







