Le 18 décembre, la commission d'enquête de l'Assemblée nationale consacrée à l'audiovisuel public a mis en lumière les relations tumultueuses entre journalistes et acteurs politiques. L'échange particulièrement marquant entre Patrick Cohen et Thomas Legrand, journalistes reconnus, et deux figures du Parti socialiste, Pierre Jouvet et Luc Broussy, a suscité de vives réactions.
Des vidéos diffusées plus tôt par le média L'Incorrect, montrant Legrand affirmant : « nous faisons ce qu'il faut pour Dati, Patrick et moi », ont amplifié les débats. Cohen, quant à lui, a gardé le silence durant l'échange, mais a par la suite exprimé sa volonté de se défendre face aux critiques concernant son intégrité.
Des déclarations jugées provocantes
Lors de son audition, Patrick Cohen a insisté sur son rôle en tant que défenseur du service public, dénonçant une campagne orchestrée pour le discréditer. « L'émotion suscitée par ces images a été amplifiée par une opération de propagande visant à détruire le service public que je représente », a-t-il déclaré, visant particulièrement la chaîne CNews.
Je n’ai pas à donner mon montant de rémunération.
Malgré les questions du rapporteur, Cohen a montré une attitude défensive, refusant de se prononcer sur ses rémunérations et écartant toute critique sur ses éditoriaux. « Qu'est-ce que vous essayez de me faire dire ? » a-t-il répliqué avec une certaine désinvolture.
Un discours polémique face aux enjeux sociaux
Un des moments les plus controversés fut son éditorial sur le meurtre de Thomas Perotto à Crépol. Cohen a affirmé que « rien ne prouve que les jeunes de La Monnaie étaient venus pour attaquer les Blancs », déclenchant des critiques acerbes. Les députés présents ont exprimé leur mécontentement face à ce genre de propos, considérés comme peu adaptés au contexte tragique.
Monsieur Cohen, je suis une abonnée contrainte à l'audiovisuel public – car, à la différence des chaînes privées, je n’ai pas choisi de vous financer.
Des membres de l'Assemblée, comme la députée Anne Sicard, ont ouvertement déclaré leur exaspération face à ce qu'ils perçoivent comme un manque de responsabilité de la part des journalistes du service public. Des retours sur cette audition sont à lire dans différents médias, soulignant l'absence de propositions concrètes pour améliorer la gouvernance de l'audiovisuel public.
Enfin, Thomas Legrand, qui a suivi Cohen, a plaidé pour une certaine proximité entre journalistes et responsables politiques, évoquant des échanges amicaux passés. Sa défense de l'« entre-soi » a fait débat, mais montre que ces interactions sont souvent perçues comme favorisant des connivences inappropriées, alimentant ainsi la méfiance du public envers les médias.
Un constat amer sur l'état du débat public
Alors que les auditions se poursuivent, il reste à voir si ces échanges contribueront réellement à améliorer le fonctionnement de l'audiovisuel public. Les témoignages de Cohen et Legrand, bien qu'intéressants, n'ont pas apporté d'éléments nouveaux au débat. Il semble essentiel que des réformes claires soient envisagées pour restaurer la confiance du public dans un système de médias déjà perçu comme défaillant.







