Le 1er décembre 2024, un triste incident a secoué Pérignac, en Charente-Maritime, lorsque deux voitures ont été impliquées dans une collision frontale fatale. Le conducteur, un homme de 90 ans, a été reconnu coupable d'avoir provoqué la mort d'une femme de 68 ans en effectuant un dépassement inopportun au moment où une autre voiture arrivait en sens inverse sur la RD 732. Il a été condamné à deux ans de prison avec sursis et s'est vu interdire de conduire pendant cinq ans.
Ce jour-là, l'accusé avait quitté son établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes afin de participer à un thé dansant, sa passion. Malgré des difficultés de mobilité et d'audition, il a pris le volant, convaincu qu'il pouvait encore conduire. "Au volant, je me sens bien, j'arrêterai quand je le sentirai", a-t-il déclaré à l'audience. Son état de santé, combiné à des comportements de conduite dangereux, a suscité de vives inquiétudes au sein de sa famille et chez les intervenants, comme l'a souligné un membre de son entourage.
Lors du drame, la victime, Sylviane Gester, voyageait avec son mari qui, ce jour-là, avait prévu d'acheter un sapin de Noël. La collision a non seulement coûté la vie à Mme Gester, mais a laissé son époux gravement blessé, souhaitant à présent avoir pu passer les dernières années de sa vie à profiter de sa retraite avec elle. "Ça a détruit notre famille. Tout s’est arrêté ce jour-là", a tragiquement partagé le mari de la victime lors du procès, selon des sources locales.
Le tribunal a également pris en compte les antécédents de conduite de l'accusé, qui comptait plusieurs excès de vitesse antérieurs. "À son âge, ce n'est pas anodin de continuer à conduire", a noté le président du tribunal, Jérôme Hars. Les témoignages sur son comportement au volant, jugés parfois erratiques, posent la question de sa capacité à conduire en toute sécurité. Les experts en sécurité routière confirment que de nombreux accidents sont causés par des conducteurs âgés dont les réflexes et la perception sont altérés.
Alors que l'accusé n'a pas montré de remords immédiats et a même demandé des éclaircissements sur la possibilité de conduire une voiturette sans permis après sa condamnation, il a finalement exprimé des regrets en fin d'audience, ajoutant : "Si je pouvais donner ma vie pour la sienne, je le ferais." Le fils de Mme Gester a fait preuve d'une grande compassion, lui accordant son pardon, une notion que le tribunal a jugée importante dans le cadre de cette affaire tragique.
Des drames routiers comme celui-ci rappellent tragiquement l'importance de l'évaluation régulière de la capacité à conduire, notamment pour les conducteurs plus âgés. Des initiatives de sensibilisation et des évaluations médicales renforcées pourraient aider à prévenir de futurs accidents. Selon la Sécurité Routière, "le vieillissement de la population doit nous amener à revoir les critères de sélection des conducteurs âgés," notamment par de nouveaux programmes de formation et de sensibilisation.







