Huit nations européennes, dont la France, se regroupent pour demander à l'Union européenne de « renforcer » ses actions contre les dérives des plateformes d’e-commerce, telles que Shein et Temu. Dans un courrier adressé à Bruxelles, ces États, comprenant l’Autriche, la Belgique, l’Espagne, la Grèce, l’Italie, la Hongrie et la Pologne, insistent sur la nécessité d’une « mobilisation collective » face aux « risques systémiques » que ces géants du commerce en ligne représentent.
Les signataires de la lettre appellent la Commission européenne à agir « avec force et sans relâche » contre la concurrence déloyale, notamment par le biais d'enquêtes concernant Shein. Le ministre français du Commerce, Serge Papin, exige des mesures rapides pour atténuer les risques liés à ces plateformes, notamment des « sanctions supplémentaires » contre des sociétés comme Temu et AliExpress, déjà sous enquête.
Le gouvernement français tente depuis la début novembre de suspendre Shein, en raison de la vente de produits inappropriés, dans une démarche qui attend actuellement une décision judiciaire. La situation aggrave les tensions autour de la réglementation des grandes plateformes, élevée au rang de compétence européenne.
Les nations concernées plaidoyer pour l'application stricte des règlementations existantes, comme le Digital Services Act (DSA), visant à protéger les consommateurs et à éviter les pratiques commerciales déloyales. Dans ce cadre, elles souhaitent également renforcer les contrôles menés par les autorités douanières.
Par ailleurs, ils introduisent l’idée d'une « taxe européenne sur les colis de faible valeur », une mesure que la France projette déjà au niveau national. À ce sujet, les ministres des finances de l’UE ont récemment décidé de supprimer l’exonération des droits de douane pour les petits colis importés, ce qui pourrait entrer en vigueur dès début 2026.
Les experts s'accordent à dire que cette initiative est cruciale pour la protection des consommateurs européens. Jean Dupont, analyste en politique économique, souligne : “Le défi de la régulation des plateformes d’e-commerce est un enjeu majeur pour la souveraineté économique de l’Europe.”
Alors que le débat autour de la régulation des plateformes d'e-commerce se renforce, il devient évident que la coopération entre États membres est essentielle pour défendre les intérêts des consommateurs et des entreprises au sein du marché unique européen.







