Alors que le climat économique mondial demeure imprévisible, les entreprises de taille intermédiaire (ETI) françaises continuent de faire preuve de résilience. La Tribune et BFM Business dévoilent un classement exclusif 2025 de l’Institut Choiseul, mettant en lumière 200 ETI qui se distinguent par leur solidité et leur flexibilité.
En dépit des défis tels que les droits de douane imposés par Donald Trump et une instabilité budgétaire persistante, « les ETI résistent, mais leur résilience s’émousse progressivement », observe Florence Naillat, déléguée générale adjointe du Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (METI). Ces entreprises, qui comptent entre 250 et 5 000 salariés, sont essentielles à l’économie française, représentant près de 30 % de la richesse nationale et un quart des emplois privés.
Malgré un environnement économique turbulent, certaines d’entre elles parviennent à tirer leur épingle du jeu. L’édition 2025 du classement « Conquérants » de l’Institut Choiseul souligne l’agilité et la durabilité de ces entreprises.
Critères de sélection et catégories
Pour intégrer ce classement sélectif, les entreprises devaient répondre à trois conditions: un chiffre d’affaires entre 50 millions et 3 milliards d'euros, une contribution significative à l'économie française, et un impact positif sur la compétitivité à l'international.
Les ETI sont classées selon cinq catégories :
- « Fleurons de la French Excellence » (expertise exportée),
- « Fers de lance de l’autonomie stratégique » (souveraineté industrielle),
- « Moteurs de l’emploi »,
- « Pépites de l’innovation »,
- « Pionniers de la transition durable ».
Une diversité sectorielle riche
Les secteurs d'activité des ETI primées sont variés, allant de l'industrie aux composants électroniques. Certaines entreprises, comme Biocoop et la Brasserie Meteor, sont bien connues du grand public, tandis que d'autres telles que Soitec et les laboratoires Pierre Fabre contribuent à renforcer le paysage économique français.
Des entreprises ancrées dans leur territoire
De nombreuses ETI distinguées ont des décennies, voire des siècles d'existence. Paul Gadel, directeur de la stratégie de l’Institut Choiseul, souligne que ces entreprises “s’inscrivent dans le long terme” et sont souvent familiales et spécialisées dans un domaine particulier. Le groupe Buffet Crampon, reconnu mondialement pour ses instruments à vent, est un parfait exemple d’une ETI enracinée dans son territoire et des traditions artisanales.
Comme l’explique Laurence Guiramand-Lemoine, directrice de la communication de Buffet Crampon, « notre savoir-faire reste ancré localement et se transmet de génération en génération ». Malgré la fidélité de leur clientèle et une forte renommée internationale, ces entreprises ne sont pas à l'abri de la conjoncture socio-économique actuelle.
Les défis de la conjoncture
Les ETI, bien que solides, se heurtent à des difficultés croissantes, notamment en raison de la guerre en Ukraine et des répercussions sur les coûts des matériaux. Buffet Crampon, par exemple, a vu son chiffre d'affaires passer de 100 à 110 millions d'euros entre 2022 et 2024, mais s'attend à une stagnation en 2025.
Pour Laurence Guiramand-Lemoine, les écoles de musique souffrent de réductions budgétaires, ce qui impacte les ventes. Des experts du METI, comme Florence Naillat, soulignent que l'incertitude économique est préoccupante : “Les conditions de compétitivité sont altérées par les enjeux budgétaires et le climat fiscal.” La situation est jugée inquiétante par Paul Gadel, qui déclare que cette incertitude politique affecte la visibilité des ETI et engendre des freins à leurs investissements.







