La Société Générale fait face à de vives critiques à la suite de la découverte d'un questionnaire controversé utilisé pour le recrutement international. Selon Le Canard enchaîné, les candidats ont été invités à dévoiler des informations sensibles sur leur orientation sexuelle, leur couleur de peau et même leur appartenance à un groupe ethnique.
Cette situation met en lumière un paradoxe. Alors que la banque se positionne comme un acteur engagé dans la lutte contre les discriminations, elle se retrouve condamnée. En effet, en septembre dernier, elle a été reconnue coupable de discriminations basées sur l'origine et le sexe d'une salariée par la justice française. Les méthodes de recrutement actuelles soulèvent donc des inquiétudes quant à la conformité de la banque avec le règlement général sur la protection des données (RGPD), qui interdit la collecte d’informations discriminatoires.
La plateforme de candidature en ligne, accessible à l’adresse socgen.taleo.net, demande aux postulants de renseigner des données personnelles que beaucoup considèrent comme irrélevantes ou invasives. Bien que ces questions soient qualifiées de facultatives, le fait qu'elles soient mises en avant soulève des doutes sur leur impact sur le processus de sélection des candidats.
Des experts en ressources humaines, comme Jean-Claude C., consultant en diversité, soulignent que ces pratiques peuvent avoir un effet dissuasif sur les candidats. “Quand une entreprise commence à poser ce type de questions, elle risque de décourager les talents qui pourraient se sentir jugés avant même d'avoir eu l'opportunité de se présenter”, explique-t-il.
L'impact de cette polémique s'est déjà fait sentir à l'intérieur de l'entreprise. L’un des employés à l’origine de cette découverte a été licencié après avoir signalé le caractère illégal de ces pratiques à la direction. Bien que la Société Générale se défende en affirmant que ces informations sont recueillies de manière anonyme et que les recruteurs n'ont pas accès à ces données, la confiance du public est mise à mal.
Face à cette situation, des chiffres récents révèlent que plus de la moitié des candidats issus de groupes racisés rapportent avoir été victimes de discrimination lors de leur recherche d'emploi en France, selon un rapport du Défenseur des droits. Cette nouvelle révélations sur les pratiques de la Société Générale ne fait qu’accentuer le débat sur l’importance de garantir des méthodes de recrutement équitables et transparentes, essentielles pour une diversité authentique au sein des entreprises.







