Le tribunal judiciaire de Paris est attendu ce vendredi pour trancher sur la demande de l'État visant à suspendre temporairement la plateforme d'e-commerce Shein. La question se pose : la marque sera-t-elle en mesure de servir ses clients français pendant la période des fêtes ?
Shein, célèbre pour ses vêtements à bas prix, se retrouve dans la tourmente après la découverte de produits controversés, allant de poupées sexuelles à des médicaments prohibés. Ces révélations ont incité l'État à réclamer la fermeture temporaire de son site. La plateforme est désormais sous surveillance pour garantir le respect des normes légales.
Les autorités souhaitent que Shein restreigne ses ventes uniquement aux vêtements, tout en assurant que sa place de marché, qui permet à des tiers de vendre leurs produits, soit suspendue durant trois mois. En réponse, Shein évoque une véritable campagne médiatique à son encontre et assure avoir agi rapidement pour retirer les produits problématiques.
D'ailleurs, lors de l'audience du 5 décembre, les avocats de Shein ont souligné les mesures prises par l'entreprise, notamment le blocage volontaire de sa marketplace en France pour procéder à un audit complet. Depuis le 5 novembre, la plateforme ne propose plus que des vêtements, dans le but de corriger ses failles de contrôle.
Le ministère public a, pour sa part, jugé que la demande de blocage total était disproportionnée, soulignant l'importance de prévenir d'éventuels dommages futurs. Des mesures comme un filtrage adéquat des contenus pour les mineurs sont également exigées, tout cela sous le contrôle de l'Arcom, l'autorité de régulation.
Malgré l'incertitude sur la décision judiciaire, une chose est claire : Shein ne pourra pas reprendre ses activités normalement dans l'immédiat, même si l'État est débouté. En effet, l'enquête pénale en cours menace encore la plateforme, qui fait également face à une surveillance accrue des autres géants de l'e-commerce, tels qu'AliExpress et Temu.
Selon des experts, la situation actuelle pourrait établir un précédent pour d'autres acteurs du secteur. « Ce qui s’appliquera à Shein devra également s’appliquer aux autres plateformes similaires », a déclaré Serge Papin, ministre du Commerce, lors de son intervention à l’Assemblée nationale. Le cadre réglementaire européen pour les services numériques est aussi évoqué comme étant inadapté face à la montée en flèche des ventes en ligne.
La décision du tribunal pourrait donc non seulement redéfinir le paysage du commerce en ligne en France, mais aussi inciter un changement à l'échelle européenne. Shein et d'autres plateformes devront désormais se conformer à une stricte vigilance pour éviter d'autres incidents.







