Ce mardi, le parquet de Paris a annoncé que l'avocat Emmanuel Pierrat sera jugé pour des actes présumés de harcèlement moral envers cinq ex-collaborateurs. Son ancienne associée, Sophie Viaris de Lesegno, est également impliquée dans cette affaire, accusée de complicité de harcèlement. Une audience préparatoire aura lieu le 4 février prochain.
Selon l'accusation, entre le 1er octobre 2015 et le 31 mai 2021, Pierrat aurait mené une campagne de dénigrement auprès de ces victimes, créant ainsi un environnement de travail dégradant et un climat de peur. Les témoignages recueillis par le parquet évoquent un management toxique, marqué par des cris et des humiliations, une ambiance délétère qui a profondément affecté la santé mentale des employés, déclenchant des arrêts de travail.
Le ministère public a ainsi cité plusieurs exemples où l'avocat aurait hurlé sur ses collègues et dénigré leur travail de manière répétée. Au total, 38 membres du cabinet ont été entendus, révélant une atmosphère de tension et de mépris. Dans une déclaration récente, un groupe de psychologues a même corroboré l'impact de ce harcèlement sur la santé des plaignants, notant des incapacités de travail allant jusqu'à dix jours.
Emmanuel Pierrat, qui a longtemps été une figure controversée dans le domaine juridique, n’a pas tardé à se défendre. Il menace d'intenter des poursuites pour diffamation contre ses accusateurs, suggérant que certaines des accusations portent sur des événements prescrits.
Le cas a également suscité des réactions au sein de la profession. La bâtonnière du barreau de Paris, Julie Couturier, a souligné l'importance de rendre compte d'une telle dynamique collective et a appelé à une réflexion sur les comportements inacceptables en milieu professionnel. Ce scandale met en lumière des questions plus larges concernant le harcèlement moral et le comportement abusif au travail.
Ce n'est pas la première fois que Pierrat se retrouve au cœur d'une controverse. En mars dernier, il a été condamné à une interdiction d'exercice de 18 mois pour des faits similaires. Cette sanction avait été renforcée après que le conseil de discipline ait jugé insuffisante une première décision de deux mois d'interdiction. Dans son appel, la cour a décrit son comportement comme étant "agressif, insultant et humiliant", un constat qui illustre la gravité des accusations portées contre lui.
Ce dossier sera donc à suivre avec attention, tant par les médias que par les juristes, révélant une fois de plus les rouages d'une profession parfois entachée par des comportements inacceptables.







